Retraites : Fabien Roussel accuse Emmanuel Macron de «créer un climat de guerre civile»

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a accusé samedi Emmanuel Macron de créer un climat de "guerre civile".
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a accusé samedi Emmanuel Macron de créer un climat de "guerre civile". © POLYVIOS ANEMOYANNIS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP , modifié à
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a accusé samedi Emmanuel Macron de créer un climat de "guerre civile", et de compter sur les violences dans les cortèges contre la réforme des retraites pour "retourner l'opinion".

"Le président de la République, droit dans ses bottes, a provoqué les Français, suscité beaucoup de colère", a accusé le leader communiste, Fabien Roussel, interrogé sur RMC, fustigeant la décision de recourir au 49.3 pour faire passer la réforme, et une allocution télévisée "décalée, méprisante, pleine de morgue" mercredi. "Malheureusement ça a suscité une colère violente de la part de quelques-uns. Quand il y a 1.000 individus violents sur 3,5 millions de manifestants et bien on parle des dégradations et des 1.000 individus", a regretté le député du Nord.

"On est passé de manifestations pacifistes aux gueules cassées"

La contestation dans la rue a rassemblé jeudi entre 1,089 million de manifestants (Intérieur) et 3,5 millions (CGT). Les violences, relativement sporadiques dans les précédentes marches, sont montées d'un cran. "Je me demande si ce n'est pas ce que cherche le Président de la République, tout faire pour radicaliser le mouvement, pour susciter tant de colère qu'elle déborde (...) et retourner l'opinion contre les manifestations", a fustigé Fabien Roussel.

"On est passé de manifestations pacifistes aux gueules cassées", a déploré Fabien Roussel. "Je pense autant à ces manifestants qu'aux policiers (...) Le Président créé un climat de guerre civile".

Des scènes de chaos dans plusieurs villes

La mairie de Bordeaux a vu sa porte incendiée, des "scènes de chaos" ont été dénoncées par la maire de Rennes, une manifestante a eu un pouce arraché à Rouen, un commissariat été pris pour cible à Lorient. Un militant du syndicat cheminot Sud-Rail a également été grièvement blessé à l'œil à Paris, a indiqué vendredi son syndicat. Un délégué a précisé ensuite à l'AFP que le cheminot aurait perdu l'usage de son œil. Le syndicat a dénoncé samedi "l'utilisation de grenade de désencerclement".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait état de 457 interpellations, et de 441 blessés dans les rangs des forces de l'ordre. Une nouvelle journée de manifestations doit avoir lieu mardi.