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Jacques Serais
Au lendemain de la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la contestation reste évidemment omniprésente, mais elle perd en intensité. La mobilisation s’essouffle. Le chef de l’État serait-il en train de gagner son pari de la guerre d’usure ?

Moins de manifestants, moins de dégradations… La 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites a réuni 740.000 manifestants partout en France selon le ministère de l'Intérieur et plus de 2 millions selon la CGT. Des chiffres en baisse par rapport à jeudi dernier.

Des grévistes ici ou là qui reprennent le chemin du travail, à l’image des éboueurs à Paris. De quoi redonner confiance à Emmanuel Macron. Le Président parie depuis le début sur la stratégie du pourrissement du mouvement social, sur l’essoufflement des syndicats. 

Pour autant, "ce n’est pas le bout du tunnel", temporise un poids-lourds de la majorité. Car si Elisabeth Borne a convié l’intersyndicale à une rencontre à Matignon lundi ou mardi, l’exécutif ne veut absolument pas mettre en pause la réforme, comme l’exige le patron de la CFDT Laurent Berger. Une nouvelle journée de mobilisation est déjà annoncée pour jeudi prochain.

La décision du Conseil constitutionnel prévue pour la mi-avril

En attendant, personne, ni à l’Élysée, ni à Matignon ne semble avoir trouvé "la bonne idée" dixit un conseiller, la solution pour sortir de la crise. "On fait le dos rond, tout simplement" lâche un stratège du gouvernement, impatient que le Conseil constitutionnel rende sa décision.

La décision du Conseil constitutionnel est prévue pour la mi-avril. Deux à trois semaines d’attente et d’incertitude pour la macronie alors que le chef de l’État s’envolera dans les prochains jours pour la Chine puis pour les Pays-Bas. Des rendez-vous à l’international qui tombent à point nommé pour s’extirper de la crise, au moins physiquement.