le Premier ministre Jean Castex a annoncé le report de la réforme de l'assurance-chômage. 1:29
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Par Olivier Samain édité par Antoine Cuny-Le Callet
Jean Castex a annoncé vendredi 17 juillet que la réforme de l’assurance-chômage allait être repoussée au 1er janvier prochain. Ce report concernant l'ensemble de la réforme, y compris le premier volet entré en vigueur le 1er novembre, de nombreux points d'interrogation persistent.

Vendredi 17 juillet, le Premier ministre Jean Castex a annoncé devant le patronat et les syndicats réunis à Matignon le report de la réforme de l'assurance-chômage au 1er janvier prochain et une nouvelle concertation dans cet intervalle. Ce report concerne les deux volets de la réforme : celui prévu pour le 1er septembre 2020 mais aussi celui entré en vigueur le 1er novembre 2019 qui durcissait les conditions d'accès à l'indemnisation des chômeurs. Mais si les syndicats et les associations de chômeurs ont salué la suspension de la réforme, y voyant une forme de justice face à la situation économique instable, un problème se pose cependant : que va-t-il se passer pour les personnes qui se sont inscrites au chômage à partir du 1er novembre dernier et qui, du fait des règles plus strictes en vigueur depuis cette date, se sont vu refuser l’accès à l’indemnisation par Pôle emploi ?

Car depuis novembre, en effet, pour être indemnisé, il faut avoir travaillé au moins six mois dans les 24 mois qui ont précédé la perte de son emploi. Alors qu’il suffisait auparavant d’avoir travaillé quatre mois seulement dans les 28 derniers mois. Et dans une étude réalisée au printemps, l’Unédic (qui gère l’assurance-chômage) a calculé qu’entre novembre et février derniers, 20.000 chômeurs ont ainsi été privés d’indemnisation du fait de ce changement de règle. 

Chômeur de 42 ans qui travaillait auparavant dans la restauration, Stéphane n'est donc pas rassuré par ces annonces. "Très honnêtement, ça ne soulage pas", déclare-t-il au micro d'Europe 1. Pour ce chômeur de 42 ans qui travaillait dans la restauration, l'incertitude plane toujours sur le calcul de ses droits. "S’il n’y a pas de rétroactivité, ça reste catastrophique !", estime-t-il. 

"Ce n'est pas clair au niveau du gouvernement"

"Ce qu’il faudrait, et là ce n’est pas clair au niveau du gouvernement, c’est savoir si l’on peut prétendre au re-calcul de nos droits depuis l’entrée en vigueur au 1er novembre. Ça, ce serait une bonne mesure", poursuit Stéphane.

De son côté, le ministère du Travail reste pour l'instant évasif sur le sujet. "Il faut qu’on voit comment on gère les transitions, et qu’on clarifie la situation pour les personnes concernées", dit prudemment l’entourage de la nouvelle ministre, Elisabeth Borne. Si le principe de la rétroactivité est retenu, c’est en tout cas un gros travail de re-calcul qui attend les services en charge de l’indemnisation à Pôle emploi.