A l'issue de la réunion avec Jean Castex, les syndicats se sont montrés plutôt satisfaits. 1:30
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Olivier Samain, édité par Jonathan Grelier avec AFP , modifié à
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi aux syndicats le décalage des réformes de l'assurance-chômage et des retraites. "Nous avons noté avec satisfaction que le Premier ministre avait décidé de reporter les mesures concernant la réforme de l'assurance-chômage", a notamment réagi Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, sur Europe 1.

Les syndicats ont fait part de leur satisfaction, vendredi, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre Jean Castex au sujet des réformes des retraites et de l'assurance-chômage. "La priorité est placée au bon endroit en termes d'objectif et de calendrier, c'est-à-dire l'emploi, l'emploi, l'emploi" pour le moment, se félicite ainsi Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, vendredi sur Europe 1. Au cours de la réunion, les réformes des retraites et de l'assurance-chômage ont ainsi été décalées afin de mettre l'accent, selon le Premier ministre, sur "la priorité des priorités" : "l'emploi".

"Une vraie sincérité du Premier ministre sur sa volonté de dialogue social"

Jean Castex a effectivement offert des gages aux partenaires sociaux en annonçant que la date d'entrée en vigueur de la réforme controversée de l'assurance chômage serait "décalée" en raison de la crise sanitaire et économique. La réforme, dont un premier volet était entré en vigueur en novembre dernier et un second était attendu au 1er septembre, est repoussée dans son intégralité à début 2021, selon les participants à la réunion. "La CFDT sort de cet entretien en ayant, d'abord, plutôt la conviction qu'il y a une vraie sincérité de la part du Premier ministre sur sa volonté de dialogue social", poursuit Laurent Berger.

"La vigilance reste de mise"

"Nous avons noté avec satisfaction, même si la vigilance reste de mise, que le Premier ministre avait décidé de reporter, et d'annuler, les mesures concernant la réforme de l'assurance-chômage : celles qui devaient entrer en vigueur au 1er septembre et celles qui sont déjà en application depuis l'année dernière", se réjouit également au micro d'Europe 1 Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. "Evidemment, puisque nous avions déjà formulé un certain nombre de propositions, nous sommes disponibles pour améliorer cette assurance-chômage."

"Un calendrier du possible et pas simplement un calendrier du souhaitable"

Du côté du patronat, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux se montre plus prudent : "Je retiens le fait que la priorité c'est le plan de relance, c'est l'économie et l'emploi. Les autres sujets passent après. La meilleure façon de préserver les emplois, c'est bien de maintenir l'économie à flots." "Ensuite, il y a les 12 travaux d'Hercule. Le Premier ministre a listé un nombre très importants de sujets à traiter, presque tous avant la fin de l'année. Je ne sais pas si on va y arriver. Il faudra probablement essayer de se faire un calendrier du possible et pas simplement un calendrier de tout ce qui est souhaitable", ajoute-t-il.

À propos de la réforme des retraites, Jean Castex a promis "une nouvelle méthode" et une reprise de "la concertation dans les mois à venir". Il a toutefois précisé que les deux dossiers, retraites et assurance-chômage, seraient menés jusqu'à leur terme.

"Le Premier ministre a incarné cette volonté de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux. Sur le fond et sur la méthode, le calendrier social se détend", apprécie François Asselin, président de la CPME. Et de conclure : "Concernant la réforme des retraites, le Premier ministre nous propose de repousser la concertation sur cette réforme en laissant une ouverture aux partenaire sociaux pour discuter des modalités, au moins jusqu’à la fin de l’année, tout en appelant à ne pas mettre la poussière sous le tapis et a prendre nos responsabilités. C’est ce que nous ferons à la CPME."