Assemblée nationale 2:44
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Jacques Serais et Alexandre Chauveau, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Alors que la Première ministre Élisabeth Borne a eu recours au 49.3 jeudi pour faire passer la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, les partis opposés au projet de loi annoncent vouloir déposer des motions de censure. Une question se pose face à cela : le gouvernement est-il menacé par celles-ci ?

Il n’y aura donc pas eu de vote sur la réforme des retraites. Incertains quant à l’issue d’un potentiel scrutin, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont choisi de passer par le 49.3. L’article de la Constitution permet désormais aux oppositions de déposer des motions de censure visant à faire chuter le gouvernement et par la même occasion, rendre caduc le projet de réforme. Celles-ci devraient être débattues dans l’hémicycle lundi. Face à cela, le gouvernement est-il menacé aujourd'hui ? Est-ce que l'une de ces motions de censure pourrait aboutir ?

Le groupe LIOT, seule menace

Une seule motion de censure pourrait éventuellement être menaçante : celle du groupe centriste LIOT, Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, qu'ils doivent déposer ce vendredi après-midi avant 15h20, soit 24 heures après l'annonce de l'utilisation du 49.3 par la Première ministre. S’il s’agit d’une initiative du plus petit groupe de l’Assemblée nationale, 20 députés, c’est bel et bien l’unique motion susceptible de recueillir les voix des députés de la Nupes comme celle des élus du Rassemblement national. Mais attention à certaines conditions. Pour aboutir, la motion transpartisane doit recueillir la majorité absolue, soit 287 voix.

Autrement dit, les voix des seuls députés de la Nupes, du Rassemblement national, du groupe LIOT et des non-inscrits ne suffiraient pas. Car aujourd’hui, cet ensemble d’oppositions ne représente que 262 voix. Là encore, ce sont les votes des députés Républicains qui s’annoncent décisifs. Pour atteindre la majorité absolue, au moins 25 voix LR seraient nécessaires. Les élus LR sont donc à nouveau l'objet de toutes les convoitises de la part des partisans de la motion de censure.

Un appel "aux collègues LR"

"Si nous voulons qu'elle soit votée, il faut qu'elle soit soutenue par le plus grand nombre", réaffirme Bertrand Pancher, président du groupe LIOT à l'Assemblée. "Et donc je voulais faire un appel à mes collègues LR qui ont voté contre la réforme des retraites en leur disant 'Rejoignez nous, n'ayez pas peur et votez cette motion de censure'", ajoute-t-il au micro d'Europe 1. 

Malgré tout, le ralliement d'autant de députés LR semble à ce stade, peu probable. La direction des Républicains assure que son groupe ne soutiendra aucune fronde.