Emmanuel Macron devra composer avec un début de désunion au sein de la Macronie. 1:27
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Jacques Serais
Après le passage en force de la réforme des retraites, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne doivent faire face aux prémices de désunion au sein de la Macronie. L'utilisation du 49-3 a laissé des traces chez certains parlementaires, qui prennent de la distance avec le chef de l'État. Un problème, alors même que la Première ministre s'est vue attribuer la mission d'élargir la majorité.

La situation est difficile pour l'exécutif. Face aux mobilisations contre la réforme des retraites, et à la hausse de la violence au cours de ces dernières, Emmanuel Macron va s’entretenir ce lundi à midi avec Élisabeth Borne à l’Élysée, puis déjeunera avec la Première ministre et les cadres de la majorité. Objectif : trouver une solution de sortie de crise. 

Parmi les pistes pour y arriver, le chef de l’État a confié à Élisabeth Borne la délicate mission d’élargir la majorité, lors de son intervention télévisée de la semaine dernière. Mais avant de convaincre à l'extérieur, le président et sa Première ministre devront veiller à l'unité au sein de la Macronie.

Car si jusqu'à présent, les députés Renaissance suivaient aveuglément Emmanuel Macron, désormais, ce temps semble révolu. Plusieurs parlementaires issues des rangs de la majorité n’hésitent plus à prendre quelques distances avec le chef de l’État. L’utilisation du 49-3 a laissé des traces. Beaucoup voulaient aller au vote et n’admettent pas d’en être arrivés là. "C’était une erreur", continue de penser une députée qui n’a toujours pas digéré. 

Apaiser, maintenir disciplinés et remobiliser

Remobiliser les troupes et les maintenir disciplinées, c’est tout l’objet de la mise en scène présidentielle du moment, avec notamment la réception à l’Élysée de l’ensemble des parlementaires de la majorité mardi soir dernier. Et pour débuter la semaine, ce sont de nouveau les chapeaux à plumes de Renaissance, du MoDem et d’Horizons qu'Emmanuel Macron s’apprête à accueillir au Palais.

Élisabeth Borne de son côté joue elle aussi la carte de l’apaisement. Après avoir utilisé onze fois le 49-3 depuis son arrivée à Matignon, la Première ministre a fait savoir qu’elle ne souhaite plus utiliser cette arme constitutionnelle en dehors des textes budgétaires. Une annonce aussi bien adressée aux oppositions qu’à son propre camp.