Projet de «mégabassine» : Sainte-Soline vire à la bataille politique

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Jacques Serais, édité par Juliette Moreau Alvarez
La mobilisation continue à Sainte-Soline, où 2.000 manifestants restent sur place et installent une base. Après les affrontements violents samedi, les militants comptent rester pour dénoncer le projet de "mégabassine", en chantier dans la commune. Aujourd'hui déjà, le sujet est devenu évidemment politique.

Le sujet des «mégabassines» cristallise les débats en France. Après les affrontements contre les forces de l'ordre samedi, 2.000 activistes écologistes occupent toujours un terrain à proximité du chantier d'une de ces rétentions d'eau. Ils ont ce dimanche sectionné à la disqueuse des canalisations en bordure du site de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. Une situation qui agite, sur place comme dans la sphère politique.

"Ces projets-là nous envoie dans le mur"

Sainte-Soline vire à la bataille politique. À gauche, c’est Sandrine Rousseau qui monte au créneau pour défendre les occupants de ce terrain, et va presque jusqu’à cautionner la violence de certains au vu du déploiement des forces de l’ordre. "La manière dont on maintient la paix joue un rôle dans l'exacerbation des violences", a-t-elle expliqué. "Il y a eu des tirs de LBD : pourquoi un tel déploiement de police pour juste une manifestation écologiste ? Je pense qu'il est bien qu'il y ait des militants qui occupent le terrain pour signifiait que ces projets-là nous envoie dans le mur."

Un projet validé localement pourtant par toute les instances. Dimanche matin, c'est François-Xavier Bellamy qui a réagi lors du Grand Rendez-Vous sur Europe 1 : "Ils sont le symptôme qu'une certaine gauche, une certain dérive de l'écologie politique qui finalement renonce aux principes même de la démocratie et de la vie civique", estime le député européen.

 

"On n'est pas dans un état totalitaire"

Sur place, 1.700 policiers et gendarmes sont mobilisés depuis samedi. Une question politique se pose désormais : pourquoi les manifestants ne sont-ils pas délogés ?  et "Quand on interdit une manifestation après les gens prennent leurs responsabilités, a déclaré le ministre de l’agriculture Marc Fesneau, invité de Pierre de Vilno sur Europe 1. "On n'est pas dans un état totalitaire. On n'est pas en Chine et on n'est pas en Russie. Chez nous, il y a des règles de droit qui s'appliquent et c'est la force d'une démocratie."

Une démocratie donc, au risque qu’après Notre-Dame-des-Landes, une nouvelle ZAD s’installe à Sainte-Soline.