Présidentielle : les réseaux sociaux, un moyen de faire voter «les jeunes» ?

Emmanuel Macron renforce chaque jour sa présence sur les réseaux sociaux.
Emmanuel Macron renforce chaque jour sa présence sur les réseaux sociaux. © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
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Madeleine Tourmente
Véritables armes de campagne, les réseaux sociaux sont la nouvelle grande tribune politique des candidats à la présidentielle. La course à l’Elysée est devenue une "course aux abonnés". Comment s’y retrouver lorsque tous les candidats prétendent, au même titre, faire mieux les uns que les autres ? C'est ce que propose la nouvelle application "Elyze".

Depuis la présidentielle de 2017, les politiques s'intéressent de plus en plus aux plateformes digitales. La guerre des réseaux sociaux, nombre de candidats à l'élection de 2022 l’ont compris, et adoptent aujourd’hui de réelles stratégies de communication.  Pour diffuser largement leur message sans le filtre des médias traditionnels et pour ainsi convaincre les électeurs, les candidats s'exposent sur Twitter, Facebook, Instagram, TikTok.

Des médias qui parlent particulièrement aux jeunes mais qui obligent une certaine analyse objective si l’on veut voter pour des idées et non pas un personnage. Et c’est ce que l’application "Elyze" nous incite et nous aide à faire : trouver le candidat qui répond le plus à nos attentes, au-delà de l’éloquence et de la communication séduisante. 

Emmanuel Macron en ligne de front sur les réseaux

Cependant, cette utilisation massive des réseaux sociaux n’est pas nouvelle et demeure la spécialité des jeunes stratèges macronistes. En effet, le candidat Emmanuel Macron les avait déjà pris d’assaut en 2017 et n’a eu de cesse de multiplier et de renforcer sa présence. Avec plus de 2,7 millions d'abonnés sur Instagram et autant sur TikTok, réseaux qu’il utilisa particulièrement pendant le confinement afin de rester proche de "sa" jeunesse, il opte pour un mandat extrêmement jeune et populaire.

Par exemple, le président de la République n’a pas hésité à sensibiliser plusieurs fois les jeunes sur les gestes barrières par des "réels" Instagram ou en sollicitant des influenceurs comme McFly et Carlito.

Des candidats qui se la jouent "influenceurs"

Les candidats à la présidentielle 2022 prennent aujourd’hui sa suite et se rendent plus actifs sur les diverses plateformes digitales. Au-delà de cette volonté de toucher la jeunesse, les plateformes digitales permettent aux candidats une communication extrêmement rapide et efficace… Et pour l’heure, sans décompte du temps de parole. Pour Eric Zemmour, c’est même le tremplin indispensable, pour se lancer sans parti et sans élu. Mais ce petit jeu de communication-séduction ne présente-t-il pas le risque de réduire nos politiques à des influenceurs, avec toute leur part, intense, de futilité ? 

En effet, massivement suivis, avec parfois plus de cinq millions d'abonnés, nos influenceurs se montrent dans toutes les scènes les plus banales du quotidien. Si nous n’avons encore jamais vu de partenariats commerciaux de la part des candidats à la présidentielle, force est de constater un entrain populaire qui les pousse à toujours dévoiler leur vie personnelle et à se rendre alors toujours plus accessible… virtuellement.

 

"Elyze", le succès d’une application qui vous dit pour qui voter

Et coup de théâtre, cette année, "Elyze" veut résoudre le problème de la génération trop "influençable" en ajoutant un peu d’objectivité à cette guerre des réseaux. Cette application que l’on surnomme le "Tinder de la présidentielle" rend accessible tous les programmes des candidats 2022 et calcule par un algorithme pour qui vous devriez voter.

C'est ce qu'explique Grégoire Cazcarra, étudiant co-créateur de l’application."Nous avons construit cet outil pour réconcilier notre génération avec la présidentielle". S’il ne prétendait pas, au début, avoir un tel impact sur les prises de décisions de la génération connectée, cette application aura peut-être une influence décisive sur le nombre de votants en 2022.