urne, election 4:15
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Nicolas Beytout , modifié à
Cette fois, c'est parti, le début de la campagne électorale est lancé. Le Journal officiel a publié jeudi matin le décret qui convoquera les Français à l’élection présidentielle les 10 et 24 avril. Les candidats peuvent désormais demander aux maires d'expédier directement, par la poste, leurs parrainages au Conseil constitutionnel. 

La Commission nationale de contrôle de la campagne sera mise en place vendredi. Elle permettra de surveiller le bon déroulement des différentes phases avant le scrutin de l'élection présidentielle et de veiller au respect d’une égalité de traitement entre les candidats. Cette fois, les opérations sont lancées sans la crainte de revivre le cauchemar des élections municipales de 2020 : le Covid-19 et ses variants sont toujours présents mais les vaccins aussi, de sorte que rien ne devra empêcher la tenue de cette élection, la plus importante du pays, au jour et à l’heure dite. Un ministre me faisait remarquer que, même dans les pays en guerre, les élections se tiennent. Alors, cette fois, pas question de tergiverser.

Une campagne classique ?

Il y aura des meetings. Eric Zemmour en a programmé un le 5 février, Valérie Pécresse le 13 à Paris. Et il y aura ces grands rassemblements de militants qui ne seront limités par aucune jauge.

Partout en France, les marchés sont ouverts, la distribution de tracts sera donc possible. Les médias pourront recevoir les candidats ou leurs soutiens sans restrictions autres que celles liées au temps de parole dans l’audiovisuel, et il y aura des débats télévisés, probablement beaucoup, des grands et des petits.

 

 

La seule question étant de savoir si Emmanuel Macron acceptera de participer à une confrontation avec ses challengers avant le premier tour. Aucun de ses prédécesseurs, présidents sortants, ne l’avait fait. S’il ne le fait pas, ce sera dommage pour l’animation de la campagne, mais ce ne sera pas exceptionnel.

Combien de candidats se présenteront ?

On en compte une quarantaine sur la ligne de départ, mais évidemment, ce nombre est très virtuel : la plupart d’entre eux se sont déclarés pour faire un "coup de comm", pour attirer l’attention des médias, ce qu’ils ont en général échoué à faire.

 

Il y a un général en retraite, un étudiant à la Sorbonne, un gilet jaune ou plusieurs, un informaticien du Jura, une ancienne ambassadrice de France, un maire transgenre, un prof de maths et aussi un ancien principal de collège, je pourrais continuer longtemps, ils sont nombreux à rêver de leur quart d’heure de célébrité, lequel dépasse rarement la famille ou le quartier. Ca, c’est un peu le folklore. Les "sérieux", ce sont ceux qui auront leurs signatures de maires, les fameux 500 parrainages. Une douzaine peut-être.

Une campagne électorale inconsistante

On entend beaucoup dire que les Français ne sont pas dedans. Cette entrée "technique" dans la campagne va-t-elle changer quelque chose ? Ce relatif désintérêt tient à la fois au Covid-19, qui sature une bonne partie de l’espace médiatique, et au fait qu’Emmanuel Macron n’est pas encore officiellement candidat. Jusqu’ici, la campagne s’est donc faite sur les quelques sujets qui arrivaient à percer dans les médias, en fait des propositions radicales, dont la radicalité précisément a animé les débats.

Mais avec la fin programmée du protocole sanitaire et avec la déclaration de candidature prochaine du président de la République, tout cela va instantanément changer.

Rien n'est écrit, il faut s'attendre à tout

 

Selon l’Ifop, on trouve déjà 66% des Français certains d’aller voter, alors qu’ils n’étaient que 63% il y a 5 ans. En somme, tout est prêt pour cette grand-messe démocratique. Un vieux sage de la politique, qui a fait beaucoup de campagnes électorales, qui a perdu et surtout gagné beaucoup d’élections dans sa vie, me disait que cette fois, à son avis, tout pouvait arriver. Rien n’est écrit, il faut s’attendre à tout.