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Victor Pourcher , modifié à
Pour le second tour de l’élection présidentielle dimanche 24 avril, tous les Français seront en vacances, ce qui laisse craindre un taux d’abstention record. Les partis finalistes, la République en marche et le Rassemblement national, redoublent donc d’efforts pour encourager les votants à donner procuration à un de leurs militants. 

Sur les sites internet de campagne de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron, impossible de rater les grands bandeaux appelant les électeurs potentiels à confier leur procuration pour le scrutin du 24 avril prochain. Des deux côtés, le même procédé : un formulaire en ligne à remplir en plus de ses démarches habituelles en gendarmerie, et vous voilà associé à une personne trouvée par le parti et qui portera votre voix. Au premier tour de la présidentielle, le dispositif a été utilisé 8.000 fois chez le Rassemblement national, 15.000 pour la République en Marche.

Des dizaines de demandes par heure

Dans les faits, ces demandes s’appuient sur les bureaux locaux des partis, dans lesquels certaines demandes se font aussi directement par téléphone. Et le service tourne à plein régime. Barbara Granatelli est référente En marche du 15e arrondissement de Paris. Rien que dans son secteur : 400 demandes en une semaine et des dizaines par heure, dit-elle. Alors tout le monde est sur le pont. "Face à Marine Le Pen, toutes les voix doivent être présentes ! Il va nous falloir aussi des personnes pour recevoir les procurations. Nous avons mobilisé nos militants, la famille de nos militants et même les amis !", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.

Barbara Granatelli, comme d’autres responsables locaux, pointent une plus grande utilisation de ce service en raison de la date du scrutin. "Il y a eu une forte augmentation des demandes après le premier tour parce que le 24 avril, tout le monde sera en vacances et, notamment à Paris, certains partent", explique-t-elle.

"Je suis sûr que mon vote ira où j'ai envie !"

Même constat à la fédération du Nord du Rassemblement national, où près de 200 dossiers ont été traités depuis la fin du premier tour. Celui d'Hervé en fait partie : impossible pour lui d’annuler ses vacances prévues de longue date. Ses proches seraient disponibles mais pour sa procuration, il préfère passer par le parti. "Je peux demander à quelqu’un de ma famille de voter pour moi mais je ne suis pas sûr qu’il votera ce que je veux voter car on n’a pas le même avis politique", confie-t-il, avant d'ajouter : "Toutes les voix comptent et comme ça je suis sûr que mon vote ira où j’ai envie !"

Autre parti, pourtant battu, proposant ce service pour le second tour : la France insoumise. Comme à chaque élection avec son réseau social nommé Action populaire, il est possible d’entrer en relation avec des soutiens de Jean-Luc Mélenchon qui porteront les procurations, peu importe le vote demandé.