Eric Zemmour 0:14
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avec AFP
Une enquête a été ouverte mardi 22 décembre après la diffusion de vidéos de deux sympathisants d'Eric Zemmour, dans lesquelles ils s'entraînent au tir et imaginent notamment prendre pour cible Emmanuel Macron et des élus Insoumis, a indiqué mercredi 22 décembre le parquet de Paris.

L'enquête a été ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), pour "menaces de mort et provocation à la haine raciale", a précisé à l'AFP le parquet. Les vidéos, révélées sur Twitter par la Jeune Garde, un groupe antifasciste, et par Mediapart, montrent un homme arborant une casquette "Ben voyons", un tic de langage d'Eric Zemmour érigé en slogan par ses fans, s'exercer avec un fusil à lunette.

Des vidéos avec un fusil

 

"Ben voyons les amis, on va éclater qui là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental", s'esclaffe le jeune homme, avant de tirer avec un gros calibre. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise "Ah, Emmanuel Macron !" et décoche un second tir. Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme prend pour cible l'ex-porte-parole de la France Insoumise Raquel Garrido. Fusil en main, il explique "s'entraîner à chasser du Garrido sauvage" avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant son mari, le député LFI Alexis Corbière.

 

Alexis Corbière et Raquel Garrido portent plainte

 

Dans la même séquence, l'homme s'imagine ouvertement tirer sur "des antifas et des gauchistes", ainsi que sur des personnes d'origine maghrébine. "Il y a des drapeaux algériens et marocains, j'ai vu là-bas, donc on va s'empresser de tirer", lâche-t-il. Selon le journal Libération, qui a eu accès à son compte Instagram privé, il s'y présentait jusqu'à tout récemment comme "militaire" et "catholique". Une source policière avait précisé mardi que "la plateforme Pharos, chargée de la lutte contre les contenus illicites sur Internet, (avait) été saisie après des signalements d'internautes".

Le député LFI Alexis Corbière et Raquel Garrido ont annoncé mardi avoir déposé une plainte "pour menaces de mort et provocation à la commission d'un crime". "Aujourd'hui, toute la fachosphère en ligne nous cible les uns après les autres, avec un clair risque de passage à l'acte", s'est inquiétée Raquel Garrido lors d'une conférence de presse à Marseille.