Bernard-Henri Lévy 2:33
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Manon Fossat , modifié à
Le premier meeting de campagne d'Eric Zemmour a commencé dimanche dans la violence. Le polémiste a fait état d'une blessure au poignet avec 9 jours d'ITT et déposé plainte, selon son équipe. Une enquête a également été ouverte. Invité de Sonia Mabrouk sur Europe Matin mardi, le philosophe Bernard Henri-Lévy a estimé que le candidat "met le feu dans les esprits".

Un candidat empoigné au col, des militants de SOS Racisme le visage en sang : le premier meeting de campagne d'Eric Zemmour a commencé dimanche dans la violence. Une enquête a été ouverte sur "les faits de violences commis à l'intérieur du meeting" du polémiste dimanche au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis).  Invité sur Europe Matin mardi, l'écrivain et philosophe Bernard- Henri Lévy a jugé que le candidat à l'élection présidentielle, "met le feu dans les esprits". 

"Toutes les violences sont inacceptables dans le domaine du débat politique", a-t-il d'abord posé. "Mais je qualifie Eric Zemmour ce matin dans Les Inrockuptibles d'incendiaire des âmes parce que je crois qu'il met le feu dans les esprits. Il y a des mots qui mettent le feu", a déploré le philosophe qui a déjà débattu avec le candidat.

"Je sais ce qu'il pense. Quand il dit par exemple qu'islam et islamisme c'est la même chose, à partir d'une théorie absurde qui prouve qu'il n'est pas vraiment cultivé et qu'il n'a pas vraiment lu cette littérature là, et qu'il dit que les commandements du Coran débouchent inévitablement sur l'islamisme, et bien il met le feu dans les esprits", a poursuivi Bernard-Henri Lévy. 

L'appel aux Braves, "un détournement de la mémoire"

Selon lui, en tenant de tels propos Éric Zemmour désigne "tous les musulmans de France à la vindicte des amoureux de la République". Et il y a bien d'autres exemples pour l'écrivain. "Quand hier encore il s'en prend à la presse et qu'il met les journalistes, qui veulent dit-il sa mort sociale, au même titre que les djihadistes qui veulent sa mort tout court, c'est terriblement insultant pour les journalistes ça va sans dire, mais ça les désigne là encore à la colère et à la vengeance de ses partisans", a regretté l'écrivain qui qualifie également Eric Zemmour de "fauteur de violences et de guerre civile".

Il est enfin revenu sur les propos du candidat sur les Braves. "J'ai le culte de l'histoire de France, j'ai le culte de la France quand elle est grande. Et les Braves c'est la grande histoire française. Alors quand Eric Zemmour en appelle à des Braves pour le rejoindre pour redresser la France, c'est non. Les Braves c'est pour chasser les nazis, pour défendre le territoire", a-t-il rappelé.

"J'y vois un détournement de la mémoire, une puérilisation du débat et une récupération de la grande Histoire pour des fins partisanes au minimum ordinaire et au pire médiocre. Les militants d'Eric Zemmour ne sont pas des Braves qui vont sauver la France. Là, il confond. Et ça me rappelle cet appel d'anciens militaires il y a quelques mois à descendre dans la rue pour sauver la République", a soulevé Bernard-Henri Lévy.