L'exécutif craint une nouvelle fronde sociale (Illustration). 1:24
  • Copié
Jacques Serais, édité par Antoine Terrel , modifié à
Selon les informations d'Europe 1, le service central du renseignement est mobilisé pour surveiller d'éventuelles reprises du mouvement des gilets jaunes. Les ronds-points et les réseaux sociaux sont donc scrutés de près, même si aucune mobilisation d'envergure n'est apparue pour l'instant. 
INFO EUROPE 1

Le dossier est hautement sensible. A moins de six mois de la présidentielle, la question du pouvoir d'achat revient au coeur des débats. Mardi, le gouvernement a ainsi assuré qu'il annoncerait d'ici la fin de semaine un dispositif "simple, juste et efficace" pour aider les Français face à la hausse des prix des carburants. Mais les arbitrages sont encore en cours et l'exécutif n'a toujours pas annoncé ce qu'il souhaitait mettre en place. Mais une chose est certaine, au sommet de l'Etat, on veut à tout prix éviter une nouvelle fronde sociale, près de trois ans après le début de la crise des gilets jaunes. 

Ainsi, l’exécutif surveille le moindre début de colère sociale comme le lait sur le feu. Selon les informations d'Europe 1, toutes les préfectures et sous-préfectures ont été mises en alerte... Une demande express formulée il y a quelques jours par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Depuis, le service central du renseignement territorial est mobilisé pour détecter d’éventuelles reprise du mouvement des gilets jaunes. Cela passe notamment par une surveillance sur le terrain, sur les ronds-points, et par de la veille renforcée sur les réseaux sociaux.

"Une mesure mal comprise peut mettre le feu au poudre"

Pour l'heure, ce qui ressort du travail d’enquête des agents, c’est qu’à ce stade aucune mobilisation d’envergure n’apparait. Les services de renseignements notent que les Français semblent finalement résignés face à ces hausses de prix du carburant. Mais la vigilance reste totale selon une note confidentielle qu'Europe 1 a pu se procurer. "Une mesure mal comprise, un fait divers ou une polémique, peuvent mettre le feu au poudre", y est-il écrit. Une situation qui permet de mieux comprendre pourquoi Emmanuel Macron et Jean Castex mettent autant de temps avant de trancher, car ces éléments sont arrivés jusque sur leur bureau. 

De fait, la question du pouvoir d'achat s'invite dans la campagne. Alors que beaucoup pariait sur une campagne qui se ferait uniquement sur des question sécurité, d’immigration, de justice, cette situation rebat complètement les cartes. Le pouvoir d’achat qui revient dans le débat est presque une opportunité pour les partis de gauche, plus à l’aise sur ces questions. La droite, elle, va devoir rapidement se positionner. Pas sûr en revanche que cela fasse totalement les affaires de la Macronie, qui avait fait du bilan économique un argument de campagne.