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Gauthier Delomez , modifié à
Pointé du doigt dans la gestion de la crise sociale et sanitaire des Antilles, notamment pour s'y être rendu tardivement, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a assumé sa méthode dans Europe Matin jeudi. Il a mis en avant "le terrain, les élus locaux" pour répondre aux différentes crises.
INTERVIEW

Un timing pointé du doigt. Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu s'est rendu cette semaine dans les Antilles, en Guadeloupe et en Martinique, pour trouver des solutions aux crises sociales et sanitaires qui frappent les îles depuis une quinzaine de jours. Pour son retour des Antilles, le ministre s'est expliqué sur cet agenda très critiqué par l'opposition. "Si j'avais été aux Antilles dès le premier jour, il est clair que cet accord de méthode (en Martinique) n'aurait pas pu être permis", a affirmé Sébastien Lecornu, qui a voulu privilégier le rôle des élus locaux avant de se déplacer.

"En Martinique, cela a fonctionné", estime Lecornu

"J'assume cette méthode", a déclaré le ministre des Outre-mer au micro d'Europe 1, voulant éviter de "céder aux pressions politiciennes parisiennes". Sébastien Lecornu affirme qu'il a d'abord voulu confier cette mission aux élus de "terrain". "J'avais demandé aux préfets dans les deux territoires de nouer un dialogue local. En Martinique, cela a fonctionné puisqu'un accord de méthode a été signé avec l'intersyndicale, les élus et l'État", souligne-t-il, avant de s'élancer dans une énumération : "On ne va pas dire proximité, le terrain, le terrain, les territoires, les territoires toutes les cinq minutes, et ne pas laisser sa chance au dialogue local".

Faire des "annonces de tarmac", "ce n'est pas un modèle pour moi"

Si le leader d'un collectif de Guadeloupe, Éric Domota, a chargé le ministre en disant "qu'il n'était pas fait pour ce poste", Sébastien Lecornu a répondu qu'il "connaissait bien les Outre-mer. Je sais qu'il ne faut pas se moquer d'eux lorsque, pendant des années, des ministres ont fait des allers-retours spectacles", a-t-il ajouté.

L'ancien conseiller départemental de l'Eure a chargé ses prédécesseurs, sans d'abord citer de nom, qui ont fait "des annonces de tarmac, dans lequel on a seulement voulu montrer à l'Hexagone qu'on s'occupait de la crise, et qu'ensuite on laissait les choses pourrir sur place, ou en faisant des chèques et des annonces qui n'étaient pas suivis des faits. Ce n'est pas un modèle pour moi, donc j'assume", a asséné Sébastien Lecornu.

Ségolène Royale en Guyane, "un modèle d'affaiblissement de l'État"

Puis, le ministre des Outre-mer a cité Ségolène Royale, qui s'était rendue en Guyane en 2017 en tant que ministre de l'Écologie. "Regardez ce qu'elle a fait", a lancé l'homme politique, invitant les auditeurs à faire une recherche sur internet. En mars, à la fin du quinquennat de François Hollande, Ségolène Royale avait été prise à partie par des manifestants lors d'une conférence internationale sur la protection de la mer des Caraïbes. "C'est un modèle d'affaiblissement de l'État", a critiqué Sébastien Lecornu. "En gestion de crise, il faut savoir déconnecter la pression médiatique et politique. Seul le résultat du terrain compte", a-t-il conclu.