assemblee nationale, marine le pen 1:21
  • Copié
Jacques Serais, édité par Laura Laplaud
Contre toute attente, le Rassemblement national a voté la motion de censure déposée par la Nupes lundi à l'Assemblée nationale. La motion a recueilli 239 voix sur les 289 nécessaires pour la faire adopter. Mais l'objectif de Marine Le Pen n'était pas de créer une alliance avec la gauche mais de faire un coup de théâtre politique.

C’était la surprise du jour dans l’hémicycle. Tout s’est joué lundi après-midi, quelques heures avant la prise de parole de Marine Le Pen à la tribune. En réunion de groupe au Palais-Bourbon, les députés du Rassemblement national (RN) se sont mis d’accord pour finalement voter la motion de censure de la nouvelle alliance de gauche (Nupes), concernant le budget de l'État pour 2023, contrairement à ce que les cadres du parti avaient jusqu’ici avancé. "Nous n’avions jamais totalement fermé la porte", tente de se justifier un parlementaire du RN.

Un coup qui permet de "dénoncer la posture des Républicains"

Ces motions répondaient à l'article 49.3 de la Constitution, activé à deux reprises mercredi et jeudi par la Première ministre. Surprise dans les rangs de la majorité, coup de billard à plusieurs bandes pour la finaliste à la présidentielle… Car au sein de la Nupes, nombreux sont ceux qui se seraient bien passés de ce soutien. En faisant cela, Marine Le Pen sait qu’elle sème le trouble au sein d’un mouvement déjà ébranlé par les affaires Quatennens et Bayou. "Surtout", confie un stratège mariniste, "ce coup permet de dénoncer la posture des Républicains". 

Il faut dire qu’il ne manquait que 50 voix à cette motion de censure pour aboutir, alors que les Républicains comptent 62 députés dans l’hémicycle. Avec cette manœuvre, le Rassemblement national a donc envoyé un message au gouvernement : sa majorité ne tient qu’à un fil, celui des Républicains.