Pour Emmanuel Macron, l'opération reconquête commence lundi

Emmanuel Macron 1280 STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Hadrien Bect, Virginie Riva, édité par Anaïs Huet
Tant auprès des "gilets jaunes" que de sa propre majorité, Emmanuel Macron doit montrer lundi, clairement et concrètement, qu'il a entendu la colère qui s'exprime depuis plus de trois semaines.

Mobilisation générale à l'Elysée : le président est de retour. Après la nouvelle manifestation des "gilets jaunes" samedi, Emmanuel Macron veut reprendre la main. Lundi matin, il reçoit le président de l'Assemblée, du Sénat, et du Conseil économique et social, les élus locaux et les partenaires sociaux, en attendant sa prise de parole à 20 heures

Montrer qu'il sait écouter. Le chef de l'Etat est "pugnace", assure l'un de ses conseillers. "Tout à fait déterminé pour l'acte II", renchérit l'un de ses proches. Emmanuel Macron a travaillé tout le week-end, en est ressorti avec des idées de mesures, qu'il va affiner lundi matin lors de sa large concertation, précise un conseiller. Le ton est donné : celui d'un président qui respecte et écoute les corps intermédiaires. "Il doit être une chambre d'enregistrement", affirme même ce conseiller.

La liste des mesures d'urgence que devrait annoncer Emmanuel Macron ne devrait pas être longue. "S'il annonçait cinquante mesures face caméra, ça voudrait dire qu'il a tout fait seul", glisse un conseiller. Or, une grande consultation publique commence le week-end prochain. 

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"Mettre des points de suture sur la plaie". À 20 heures, Emmanuel Macron va donc s'exprimer depuis l'Elysée, en prenant soin de poser dans un cadre qui ne soit pas trop pompeux, selon le conseil de l'un de ses proches. Au sein de la majorité, les élus attendent aussi du président qu'il les rassure. "Emmanuel Macron doit parler à la France qui remplit son frigo. Il ne faut surtout pas faire un grand discours sur la France de 2050", plaide un député de LREM. Selon lui, "il y a maintenant urgence. Le président doit mettre des points de suture sur la plaie", à savoir annoncer des mesures et des symboles forts. Certains élus plaident pour un coup de pouce aux minimas sociaux et aux petites retraites. D'autres espèrent la reconnaissance du vote blanc, ou même un référendum.

"Parler au cœur des gens". "Le président et lui seul tranchera, mais il faut qu'il reprenne l'initiative. Depuis le début du mouvement du mouvement des 'gilets jaunes', on réagit avec une semaine de retard", avertit un cadre de la majorité. Il scrutera aussi la forme : "humilité, écoute, et surtout par de ton martial", préconise-t-il. "Il faut qu'Emmanuel Macron parle au cœur des gens", ajoute un marcheur. Ces gens, ce sont les "gilets jaunes" et leurs soutiens bien sûr, mais aussi à une partie de sa propre majorité, en plein doute depuis le début de la crise.