Daniel Cohn-Bendit salue l'initiative franco-allemande. 1:24
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Antoine Terrel , modifié à
Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté lundi un plan de 500 milliards d'euros afin de relancer son économie mise à mal par le coronavirus, via un mécanisme de mutualisation de la dette européenne. Invité samedi d'Europe 1, Daniel Cohn-Bendit note que l'Allemagne a "franchi un pas". 
INTERVIEW

Alors que le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont mis sur la table lundi un plan de 500 milliards d'euros afin de relancer une économie mise à mal par la pandémie de coronavirus, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne, de nombreux observateurs ont perçu le fait que l'Allemagne ait souscrit à l'idée d'une dette émise conjointement comme un tournant décisif. Invité samedi d'Europe 1, l'écologiste franco-allemand Daniel Cohn-Bendit estime lui aussi que la position de la chancelière marque un nouveau départ. "C'est un pas que l'Allemagne a franchi", assure-t-il. 

"Pour la première fois, l'Allemagne a accepté qu'il y ait un transfert positif partant du budget européen. Il va y avoir un emprunt commun pour relancer l'économie dans l'UE, et les pays qui en bénéficieront ne devront pas rembourser au prorata de ce qu'ils ont reçu", rappelle Daniel Cohn-Bendit. 

"La majorité des Allemands sont d'accord"

Lundi, Angela Merkel a reconnu que la proposition, soutenue aussi par son parti conservateur, était "courageuse" et susceptible d'attirer des critiques dans son pays. Dans leur initiative, les deux dirigeants proposent que la Commission européenne finance ce soutien à la relance en empruntant sur les marchés "au nom de l'UE". L'argent sera reversé en dépenses budgétaires aux pays européens les plus touchés par la pandémie, comme l'Espagne ou l'Italie. Et les pays bénéficiaires n'auront pas à rembourser les aides. Il s'agit d'un pas en direction des "Eurobonds" ou "Coronabonds" tels que l'Italie en particulier, soutenue par la France, les a réclamés, mais qui étaient considérés jusqu'ici comme une ligne rouge en Allemagne et dans les pays du Nord.

"La majorité des Allemands sont d'accord avec cela. C'est nouveau et très important", ajoute l'ancien député européen. Et de conclure : "Cela montre que la chancelière et les Allemands ont compris que l'intérêt de l'Allemagne, c'est le maintien du marché européen et de l'UE."