«On nous a mis sous perfusion du malade» : David Lisnard dénonce «l'hyperbureaucratie» qui pèse sur les communes
A sept mois des élections municipales, une inquiétude persiste : y aura-t-il suffisamment de candidats pour occuper toutes les mairies de France ? Alors que les élus préférés des Français connaissent une crise de la profession, pour le président des maires de France David Lisnard, ceci n'est pas uniquement du à l'insécurité croissante à laquelle ils font face.
Ce jeudi, le maire de Villeneuve-de-Marc a été victime, avec son fils, d'une violente agression. Une attaque sur fond de différend avec un habitant de la commune, à propos de questions d'urbanisme et de travaux réalisés sans autorisation, selon les premières informations du parquet de Vienne.
Alors que les attaques ne cessent de se multiplier contre les élus locaux, ils sont toujours plus de nombreux à démissionner de leurs fonctions. Un problème qui soulève l'inquiétude de vacances de postes lors des prochaines élections municipales en mars 2027. Mais pour le président des maires de France, David Lisnard, la faute incombe davantage à la "tutelle" mise en place par l'État.
Une "hyper-bureaucratie" invivable
"Depuis le début du mandat, 40 maires démissionnent par mois", assure le maire de Cannes. Selon lui, "le premier motif ce n'est pas la violence, c'est pas la faiblesse des indemnités", octroyées aux communes, essentiellement de petite taille, mais bien "la difficulté croissante à agir".
L'élu en veut pour preuve sa longue expérience. A la tête de la ville balnéaire depuis 2014, il certifie "qu'on est passé d'un régime de responsabilité et de liberté, à un régime d'autorisation préalable de services de l'État qui ne sont pas d'accord entre eux". Le président des maires de France déplore donc "cette hyper-bureaucratie, cette multiplication des normes", invivables pour les élus locaux.
David Lisnard conclut en dénonçant le manque de moyens financiers octroyés aux communes. Alors que le Premier ministre François Bayrou, au même titre que son prédécesseur Michel Barnier, demande aux villes de réaliser des efforts budgétaires pour réaliser des économies, le maire de Cannes accuse "une mise sous tutelle" de l'État. Il tacle même une mise "sous perfusion du malade, puis l'État est dans une situation budgétaire catastrophique".