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«Je vais te couper la tête» : face aux violences et aux menaces, les maires de France démunis

Guillaume Dominguez / Crédits photo : PATRICK KOVARIK / AFP . 1 min

Le Congrès des maires s'est ouvert ce lundi à Paris et doit notamment aborder la question des violences faites aux élus. Selon une étude réalisée par l'association des maires d'Île-de-France en 2021, 70% des élus franciliens interrogés ont subi une agression physique ou verbale. C'est le cas notamment de Christian Schoettl, maire de Janvry, en Essonne, qu'Europe 1 a rencontré.

Des insultes, des menaces et des agressions. De plus en plus de maires sont victimes de violences. En France, plus de 2.000 faits ont été recensés depuis le mois de janvier et c'est plus que sur toute l'année dernière. C'est le sujet de préoccupation numéro un des maires des communes attaquées. "République menacée" est donc le thème de la cinquième édition de leur congrès qui s'ouvre ce lundi, porte de Versailles à Paris. Europe 1 est allée à la rencontre de ces édiles qui ne sont plus à l'abri de rien.

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"Je ne peux pas ne pas y aller"

À Janvry par exemple : 630 habitants, une église gothique, une boulangerie artisanale, des champs en jachère à perte de vue et un maire sans étiquette, Christian Schoettl, en première ligne. "Moi, on m'appelle. S'il y a un problème, comme des gens qui veulent voler des animaux au parc animalier, je ne peux pas ne pas y aller. J'appelle la gendarmerie, sauf qu'il y a un delta de dix ou quinze minutes où, en pleine nuit, je me retrouve face-à-face avec des gens, avec des gourdins, qui défoncent ma voiture", raconte-t-il au micro d'Europe 1.

Mais parfois, c'est sa vie qui est directement menacée : "Il y a des garçons qui font un rodéo sur la départementale, donc on y va, on les arrête. Et là, ça les met très en colère. Ils avaient beaucoup d'affaires sorties dont une tronçonneuse. Il y en a un qui me dit 'Par le prophète, je vais te couper la tête'. La justice n'a pas cherché à retrouver ces gens-là. Ça, ça fait de la peine", déplore le maire.

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Cet isolement de l'élu, Sandrine, bénévole à la mairie, le constate aussi. "Je sais que monsieur le maire a porté plainte pour une agression et que pour l'instant, c'est sans suite. Donc les gens quelque part, ils continuent, puisqu'ils savent qu'on ne leur fera rien", dénonce-t-elle. Malgré tous ces aléas, Christian Schoettl continuera à aller au contact, car il l'affirme, "c'est mon rôle d'élu".

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