«Intelligent, discret, calme, pas violent» : le profil intriguant de l'agresseur du maire de Villeneuve-de-Marc
En Isère, le maire de Villeneuve-de-Marc, violemment agressé avec son fils en pleine rue, est toujours en urgence absolue. Heureusement ses jours ne sont plus en danger. Le suspect est lui toujours en fuite. Les gendarmes le recherchent activement et les investigations se poursuivent.
L'agresseur du maire de Villeneuve-de-Marc reste toujours introuvable. Alors que le parquet a lancé ce jeudi un mandat de recherche pour remonter la trace du suspect, les habitants de la commune sont encore choqués par ce déferlement de violence.
Dès jeudi après-midi, la rue principale de cette petite ville était quadrillée. C'est là que se situe le domicile du suspect, un habitant de longue date.
"On est anéantis, on est complétement catastrophés"
À une cinquantaine de mètres, dans un chemin, se trouve la maison du maire, devant laquelle l'agresseur l'a attaqué avec une arme blanche. Sur place, des débris de son véhicule avec lequel il a tente de percuter le maire et son fils. Les techniciens en identification criminelle de la gendarmerie fouillent les lieux à la recherche d'éventuels indices.
Dans le village, habituellement paisible, c'est la sidération. Nathalie tient un salon de coiffure. Au micro d'Europe 1, elle raconte être "passée dans la rue juste après que les pompiers soient partis". "Donc j'ai vu tous les gendarmes et on se demandait vraiment ce qui se passait. J'ai su que quelques heures plus tard ce qui s'était réellement passé. Et oui, ç'a été vraiment le choc", assure-t-elle.
Un sentiment d'incompréhension partagé par Suzanne, 88 ans. "On est anéantis, on est complétement catastrophés", souffle-t-elle. "J'ai pleuré. Ca touche tout le monde, tout le quartier, tout Villeneuve, on comprend pas", déplore la retraitée.
"Je côtoyais les deux et ça me renverse"
Louis, un ami proche du suspect, décrit un homme calme, cultivé et auteur de plusieurs ouvrages : "C'est quelqu'un qui est assez discret, très calme, pas violent, pas du tout et très, très intelligent. Ça me passionnait d'aller discuter avec lui. Il me faisait voir ce qu'il écrivait. Je ne comprends pas qu'il ait pu disjoncter de cette manière. Je côtoyais les deux et ça me renverse".
De son côté, Jean-François, qui habite dans la commune depuis cinq ans, est indigné. A ses yeux, il est intolérable d'agresser un maire. "C'est de la haine. Personne ne comprend. C'était quand même un élu. C'est des personnes qui sont là au quotidien aussi pour les administrés s'il y a un problème", assure le Poitevin. Et fustige, "on ne dégraisse pas les gens pour un différent".
Selon le parquet de Vienne, et d'après les premiers éléments recueillis, un litige opposait l'agresseur et la municipalité depuis plusieurs mois à propos de questions d'urbanisme et de travaux qui avaient été réalisés sans autorisation. Le pronostic vital du maire n'est désormais plus engagé. Il pourra être rapidement entendu par les enquêteurs.