«On a un discours sur l'économie de guerre, la nécessité de s’armer, et derrière il ne se passe rien», fustige Hervé Morin
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos, l'ex-ministre de la Défense, Hervé Morin, a pointé un deux poids de mesure entre les discours sur l'économie de guerre et la réalité des commandes. Il fustige que derrière les prises de parole, il "ne se passe rien".
Beaucoup de paroles, mais aucune action concrète ? Que pense un ancien ministre de la Défense de la sortie polémique du chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui a estimé que le pays devait "accepter de perdre ses enfants" ?
"Il est temps qu'il y ait des commandes d'équipements"
Pour rappel, devant les maires réunis en congrès, le militaire a notamment déclaré : "On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou (...). Ce qu'il nous manque, et c'est là où vous avez un rôle majeur, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est."
Des propos qui ont choqué à gauche comme à droite. Mais Hervé Morin le rappelle, "il a le droit de dire tout ça". D'autant que pour l'ex-ministre de la Défense (2007-2010) de Nicolas Sarkozy, le problème est ailleurs. "Si on a un risque de confrontation, la première chose c'est qu'il est temps qu'il y ait des commandes d'équipements", fait-il valoir au micro du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos.
"Pas un euro de commandes supplémentaires"
"En tant que président de région [Normandie, ndlr], j'ai réuni l'ensemble des acteurs industriels de la région qui sont dans l'aéronautique et la défense. Pas un, alors que depuis 2023 Emmanuel Macron dit qu'on est dans une économie de guerre, pas un n'a eu un euro de commandes supplémentaires", déplore-t-il.
"Si on veut que la France monte en puissance dans sa capacité de production d'équipement, il faut des commandes et un fléchage. [...] Ce que je veux dire, c'est qu'on a un discours sur l'économie de guerre, la commande, la nécessité de s'armer face à la menace, et derrière, il ne se passe rien."