Nouveau cap du quinquennat : "Si Macron échoue, ça va faire le jeu du RN et de l'extrême gauche"

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Ugo Pascolo , modifié à
Invité du "Grand journal du soir" samedi, le politologue Nicolas Tenzer livre son analyse sur le nouveau cap qu'entend mener Emmanuel Macron, entre relance économique et réforme, dans un contexte post-coronavirus. 
INTERVIEW

Il revient sur une tradition qu'il a lui-même supprimée. Emmanuel Macron s'exprimera de l'Elysée mardi 14 juillet dans le cadre d'un entretien télévisé diffusé en direct sur France 2 et TF1. Habitué aux allocutions face aux Français pendant la crise du coronavirus, c'est pourtant à une interview que va se plier le président. "Je pense qu'il a compris qu'en terme de communication, il était peut-être préférable de répondre aux questions de journalistes", analyse au micro du "Grand journal du soir" samedi, le politologue Nicolas Tenzer. 

L'emploi, la priorité des priorités pour Emmanuel Macron...

Sur le fond, l'Élysée entend lancer un nouveau cap du quinquennat, à deux ans de d'une élection à laquelle Emmanuel Macron est possiblement candidat. Mais entre la relance économique et les volets sociaux et environnementaux, le président semble évoluer sur une ligne de crête. "C'est une difficulté", admet le spécialiste, tout en pointant que la priorité est de relancer : "S'il n'arrive pas à faire repartir l'économie de manière solide, s'il ne parvient pas à renouer avec la croissance, les faillites vont s'accumuler et le chômage va augmenter." S'en suivra alors l'installation "de la pauvreté et de la précarité dans le pays, ce qui aurait un effet catastrophique". 

...s'il veut une chance en 2022

D'autant que c'est sur le terrain de l'emploi que va se "jouer en grande partie l'élection de 2022" avance Nicolas Tenzer. "Si Emmanuel Macron entend pouvoir être candidat avec des chances raisonnables de l'emporter, il faudra que l'emploi soit au rendez-vous. S'il échoue dans la reprise, si l'économie est en berne, ça va faire le jeu de ses adversaires, notamment le RN et l'extrême gauche."

Mais ce n'est pas le seul défi au président : après avoir vu sa cote de popularité baisser, pour devenir même inférieure à celle de son ancien Premier ministre, le chef de l'État doit remonter la pente. "Il y a les résultats, mais il y a aussi la communication", rappelle le politologue. avant de résumer : "Il doit convaincre".