Emmanuel Macron et son secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune. 1:07
  • Copié
Jean-Rémi Baudot, édité par Antoine Terrel , modifié à
Si l'Allemagne a classé dimanche la Moselle en zone Covid à haut risque et impose désormais un test de 48 heures maximum pour rentrer sur son territoire, la France a obtenu que la frontière avec le département ne soit pas totalement fermée, soulageant ainsi ses 16.000 travailleurs transfrontaliers.

La situation en Moselle inquiète outre-Rhin, et a poussé l'Allemagne à prendre des mesures. L'Allemagne a classé dimanche le département en zone Covid à haut risque, et un test datant de 48 heures maximum sera désormais nécessaire pour entrer sur le territoire allemand. Une décision que "regrette" le gouvernement français, mais qui aurait pu être plus radicale. Au terme de longues négociations, Berlin a en effet renoncé à appliquer une quasi-fermeture des frontières comme celle imposée à la République tchèque et l'Autriche. 

"On a évité l'effet domino"

Cela fait plus d’une semaine que Paris demande du temps à Berlin, alors que cela fait plus d’une semaine que la Moselle, en raison de son taux d’incidence, aurait dû passer en "zone à risque" pour les Allemands. Mais la diplomatie s’est accélérée. "On a évité l’effet domino",  se réjouit le quai d’Orsay.

À la manœuvre, Emmanuel Macron, en discussion avec Angela Merkel toute la semaine. C’est la chancelière en personne qui a annoncé vendredi au président français que la Moselle allait basculer. Ce fut ensuite à Clément Beaune, secrétaire d'État français aux Affaires européennes, de tenter de déminer le dossier jusqu’à dimanche soir. 

Berlin voulait imposer le test PCR

Résultat : pas de fermeture de frontière, une petite victoire pour la France et ses 16.000 travailleurs transfrontaliers, qui devront néanmoins faire un test toutes les 48 heures. Là encore, la négociation a été serrée. Berlin voulait un test PCR, mais Paris a obtenu que le test à fournir puisse être un antigénique. 

Les mesures actuelles sont prises jusqu’à nouvel ordre, mais la Moselle est l'illustration de deux visions de la gestion de la pandémie. D'un côté, la France, qui promeut désormais le "vivre avec le Covid-19" et tente de limiter les restrictions. De l'autre, l'Allemagne, qui aimerait éradiquer le virus et prêche la manière forte.