Mort de Daniel Cordier comment a réagi Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération

  • Copié
Tiffany Fillon
Quelques heures avant l'hommage national au résistant Daniel Cordier, le général Christian Baptiste, délégué national de l'Ordre des Compagnons de la Libération, a raconté jeudi sur Europe 1 une scène émouvante : le moment où il a appris la mort de Daniel Cordier à Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération encore vivant. 
INTERVIEW

Ancien résistant, ancien secrétaire de Jean Moulin, Daniel Cordier est mort vendredi, à l'âge de 100 ans. Un hommage national, présidé par Emmanuel Macron aux Invalides, sera rendu à ce Compagnon de la Libération. Le général Christian Baptiste, délégué national de l'Ordre des Compagnons de la Libération, qui l'a connu personnellement, a raconté jeudi sur Europe 1 comment il avait appris le décès de Daniel Cordier et comment il l'a annoncé au dernier Compagnon de la Libération encore vivant : Hubert Germain, âgé lui aussi de 100 ans. 

Transmettre l'information à Emmanuel Macron

Le général Christian Baptiste a d'abord appris la nouvelle par la famille de Daniel Cordier. Il a ensuite été chargé de la transmettre aux plus hautes sphères de l'État. "La première chose que j'ai faite, c'est de faire remonter l'information au président de la République", raconte-il. "Et puis, j'ai tout de suite été voir Hubert Germain", a-t-il ajouté. 

"Quand je suis entré dans sa chambre, il a su qu'il y avait quelque chose car d'habitude, je viens le voir une ou deux fois par semaine et je prends rendez-vous pour  ne pas le déranger. Il m'a regardé et il m'a tendu ses deux mains. Je lui ai dit : 'Oui, M. Germain. Daniel nous a quittés", se souvient le général. 

"Il a fermé les yeux un long moment"

Christian Baptiste raconte alors un "moment très émouvant" pour Hubert Germain. "Il m'a fait partager son émotion. Il a fermé les yeux un long moment. Et quand il les a réouvert, toujours en tenant mes mains, il m'a dit : 'Mon général, je continuerai à vous accompagner jusqu'au bout'", a rapporté Christian Baptiste.  

Cette scène marquante n'a pas pour autant surpris le général. "Les Compagnons m'ont toujours dit : 'C'est jusqu'au bout que nous sommes Compagnons et c'est jusqu'au bout que nous ferons notre devoir'", a-t-il rapporté. 

Selon le général Christian Baptiste, en 1940, 1.038 résistants ont été fait Compagnons de la Libération, sur 40 millions de Français à l'époque. Ils se sont tous illustrés dans la Résistance. Daniel Cordier était, par exemple, l'un des tout premiers Français, à rejoindre les Forces françaises libres à Londres, à l'âge de 19 ans.