Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron ont affiché jeudi leur complicité. 4:49
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Antoine Terrel , modifié à
Invité d'Europe 1, le sénateur des Hauts-de-Seine a défendu la présence de Nicolas Sarkozy aux côtés d'Emmanuel Macron lors des commémorations du 75ème anniversaire du débarquement de Provence. À droite, la proximité entre les deux hommes fait pourtant grincer des dents. 
INTERVIEW

Des sourires devant les caméras avant un déjeuner commun et un bain de foule. Jeudi, lors des commémorations du 75ème anniversaire du débarquement de Provence, Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy ont une nouvelle fois ostensiblement affiché leur complicité. Mais alors que le parti Les Républicains (LR) tente de s'imposer comme la principale force d'opposition au gouvernement, la bienveillance de l'ancien chef de l'État et icône des militants envers l'actuel locataire de l'Élysée fait grincer des dents à droite. Invité vendredi d'Europe 1, le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi l'assure pourtant : "personne n'imagine Nicolas Sarkozy être devenu macroniste". 

"Les deux cherchent à séduire l'autre"

"Les deux cherchent à séduire l'autre", reconnait le vice-président de la Commission d'investiture des Républicains, qui défend la présence de Nicolas Sarkozy lors des cérémonies de jeudi. "C'est assez normal, dans des cérémonies comme le 14-juillet, le 15-août ou le débarquement, que l'actuel président et les anciens dirigeants soient là". 

"Personne n'imagine Nicolas Sarkozy être devenu macroniste. Nicolas Sarkozy est d'abord sarkozyste et d'abord lui-même", avertit-il. Mais, poursuit-il, "dans un pays qui connait autant de problèmes que le nôtre, que les actuels dirigeants consultent des gens qui ont dirigé le pays me parait tout à fait normal". "Qu'on ait des relations normales me parait bien", poursuit Roger Karoutchi, tout en rappelant les divergences entre les deux hommes sur des sujets aussi divers que la sécurité, l'immigration, ou encore la fiscalité. Pour le sénateur, le parti LR devrait s'inspirer de l'exemple de son ancien leader, pour "montrer que nous ne sommes pas sectaires". 

"Il faut que la droite trouve un leader"

Alors que Nicolas Sarkozy caracole toujours en tête des baromètres de popularité à droite, Roger Karoutchi écarte toutefois l'idée d'un retour de l'ancien président de la République. Mais, s'interroge-t-il, "nous sommes en 2021. Qu'en sera-t-il en 2021 et 2022,  si Emmanuel Macron échoue, s'il y a un vrai risque pour le pays, s'il y a une crise mondiale ?"

En attendant, le parti fragilisé par sa déroute aux élections européennes doit continuer à vivre sans l'ancien chef d'État. Et après le départ de Laurent Wauquiez, la reconstruction de LR passe d'abord par l'élection d'un nouveau président. Un poste brigué par trois hommes : Christian Jacob, Julien Aubert et Guillaume Larrivé. "Il faut que la droite trouve un leader et un candidat capable de rassembler au premier tour de la présidentielle",estime Roger Karoutchi, avant d'appeler les adhérents à se mobiliser pour ce scrutin interne.