Lutte contre le narcotrafic à l’Assemblée : pourquoi Bruno Retailleau joue gros
La proposition de loi visant à lutter contre le narcotrafic en France arrive ce lundi à l'Assemblée nationale. Les débats s'annoncent animés et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau devrait les suivre de prêt. Car si la proposition de loi n'est pas adopté, elle pourrait précipiter son départ du gouvernement.
La proposition de loi visant à lutter contre le narcotrafic arrive ce lundi en séance publique à l’Assemblée. Au programme : 937 amendements ont été déposés, dont certains par le gouvernement, visant à rétablir des mesures rejetées lors de l’examen en commission la semaine dernière.
Lutter contre le narcotrafic, une priorité
Un texte soutenu Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, qui menace de démissionner en cas d’échec sur le dossier algérien. Et l'enjeu est important pour l'ancien sénateur.
"Narco-racailles", "mexicanisation", "point de bascule"... Depuis son premier jour place Beauvau, Bruno Retailleau a placé la lutte contre le narcotrafic au rang des priorités, au point d’envisager les mêmes moyens pour y faire face que ceux employés contre le terrorisme. Et le ministre de l’Intérieur s’est battu pour imposer la proposition de loi dans l’agenda parlementaire.
Convaincre ou partir
Un texte qu’il a longtemps jugé consensuel face à la multiplication des faits divers liés au trafic de drogue, mais dont l’examen la semaine dernière en commission des lois a rebattu les cartes. Plusieurs mesures ont en effet été censurées, dont la création d’un dossier coffre visant à ne pas divulguer certaines techniques d’enquête ou la possibilité pour les policiers de pénétrer des messageries cryptées.
Bruno Retailleau sera donc jugé sur sa capacité à convaincre des socialistes jusqu’au Rassemblement national. Et si un vote favorable serait nécessairement mis à son crédit, un rejet du texte pourrait en revanche précipiter son départ du gouvernement et compromettre son ambition pour prendre la tête du parti.