Loi "anti-casseurs" : le député LREM Aurélien Taché ne la votera pas en l'état

Aurélien Taché est l'une des figures de l'aile gauche de La République en Marche.
Aurélien Taché est l'une des figures de l'aile gauche de La République en Marche. © capture d'image LCP
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Europe1.fr avec AFP
Dans une interview accordée au "Journal du dimanche", le député du Val-d'Oise Aurélien Taché annonce qu'il ne peut se résoudre à se prononcer en faveur de la loi "anti-casseurs", dont le vote doit avoir lieu mardi.

Le député LREM Aurélien Taché indique dimanche qu'il ne votera en l'état pas la loi "anti-casseurs" signe du malaise au sein de la majorité face à ce texte censé répondre aux violences lors des manifestations des "gilets jaunes".

Un article de loi particulièrement problématique. "En l'état, je ne la voterai pas", déclare l'élu du Val-d'Oise au Journal du dimanche, avant le vote solennel mardi à l'Assemblée sur cette proposition de loi sénatoriale LR. Représentant de l'aile gauche de la majorité, Aurélien Taché critique surtout l'article 2 du texte, qui permet aux préfets de prononcer des interdictions de manifester à l'encontre d'individus représentant "une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public", sous peine de six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende en cas d'infraction.

"C'est loin d'être anodin. Bien sûr, le travail du gouvernement et des députés En marche a rendu le texte beaucoup plus équilibré et protecteur que sa première version. Mais je ne suis pas d'accord avec l'idée que nos institutions seraient mises en danger par les 'gilets jaunes', même infiltrés par des individus violents", regrette-t-il.

 

Une attaque contre les "libertés fondamentales". La gauche est montée au créneau contre la mesure, dénonçant une "loi de circonstance" (PCF) face aux "gilets jaunes", s'attaquant "aux libertés fondamentales de tout un peuple". Outre Aurélien Taché, plusieurs autres élus LREM ont réclamé la suppression de l'article. Le député du Val-d'Oise, qui fait également état de ses "réserves" concernant le principe de fouilles à proximité d'une manifestation, estime que la proposition de loi portée par le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, va dans son ensemble à l'encontre de l'ADN des marcheurs.

"Notre ADN, c'est un libéralisme politique qui inclut la défense des libertés individuelles. Cette loi n'est pas fasciste ou ultra-liberticide, mais (…) on met le doigt dans un engrenage qui peut nous éloigner des principes fondamentaux", prévient-il.