Charles de Courson, Patrick KOVARIK / AFP 1280 3:04
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Le député centriste Charles de Courson a réaffirmé son opposition au projet de loi "anti-casseurs" au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1. Il appelle notamment à "ne pas sacrifier les libertés publiques au maintien de l'ordre".
INTERVIEW

"Ce texte est inutile et dangereux pour les libertés publiques." Voilà les termes employés par le député centriste Charles de Courson au micro de Matthieu Belliard jeudi sur Europe 1, au sujet de la loi "anti-casseurs". "C'est la dérive complète, on se croit revenus sous le régime de Vichy", a-t-il lancé à l'Assemblée nationale, mercredi, lors d'une sortie remarquée. "Parfois pour se faire comprendre, il faut pousser un peu le trait", reconnaît-il 24 heures plus tard.

"On a besoin d'une autorité judiciaire autonome et indépendante." "Mais sur le fond", il maintient ses critiques contre "la dérive de ce texte", sur lequel les députés sont très divisés : "Nous sommes nombreux à l'Assemblée nationale à vouloir saisir le Conseil constitutionnel si le gouvernement reste sur cette position."

La loi, dont le vote est prévu le 5 février, prévoit notamment de donner la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester. Une prérogative jusqu'ici réservée à un juge. Mais si l'on souhaite interdire à quelqu'un de manifester, "c’est l’autorité judiciaire qui doit en décider sur des faits constatés, et non pas sur des présomptions de culpabilité", assène Charles de Courson selon qui "on a besoin d’une autorité judiciaire autonome et indépendante".

 

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"Ne pas sacrifier les libertés publiques au maintien de l'ordre." D'après lui, cette loi, qu'il qualifie de "dérive politicienne", a pour objectif de "faire croire à l'opinion publique que grâce à ce texte, on va pouvoir maîtriser les violences". S'il assure que "tout le monde est contre les violences", il ajoute par ailleurs que "la responsabilité des parlementaires est de maintenir l’équilibre entre la défense des libertés publiques d'une part, et le maintien de l'ordre et de ne pas sacrifier les libertés publiques au maintien de l'ordre". 

D'autant plus que "ce que propose le gouvernement existe déjà, mais sous l'autorité judiciaire" et que cela est "absolument suffisant". Il assure par ailleurs que les divergences sur ce projet de loi ne sont pas dues à des différences de bords politiques : "16 membres de La République en marche ont voté avec nous pour la défense des libertés publiques."