«Les Français aiment leurs agriculteurs, mais pas leur agriculture» : plus d’un million de signatures contre la loi Duplomb et des agriculteurs en colère
Lancée le 10 juillet, une pétition pour l’abrogation de la loi Duplomb a franchi le cap historique du million de signatures, déclenchant une vague de réactions contrastées et une colère des agriculteurs.
Plus de 1.300.000 signatures ont été récoltées par une pétition contre la loi Duplomb. Adoptée le 8 juillet dernier au Parlement, cette loi doit notamment permettre la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2020 mais autorisé dans d’autres pays européens.
Le Conseil constitutionnel sous pression
José Perez, co-président de la coordination rurale du Lot-et-Garonne, s’étonne du succès de cette pétition. "Je ne comprends pas trop aujourd'hui que 1.300.000 personnes s'opposent à ce projet de loi. Si on ne produit plus en France, on continuera à importer des produits étrangers qui eux sont soumis à une réglementation qui est complètement différente de la nôtre", a-t-il exprimé. Certains paysans regrettent que le débat soit centré uniquement sur la réintroduction sous condition de néonicotinoïde.
Pour Jérôme Bayle, figure de la contestation paysanne, cette loi est vitale pour la survie de l’agriculture française. "La loi Duplomb, ce n'est pas que l'acétamipride, c'est la simplification administrative de l'agriculture, c’est permettre la facilitation pour les retenues d'eau. Les Français aiment leurs agriculteurs, mais pas leur agriculture. Il va falloir peut-être aimer l'agriculture française", a-t-il dénoncé.
Le succès de cette pétition met la pression sur le Conseil constitutionnel, qui a jusqu’au 10 août prochain pour se prononcer.