«Les Algériens ont plus à perdre d'une rupture diplomatique avec la France», estime Sylvain Maillard
Alors que les tensions entre Paris et Alger sont croissantes, l'Algérie refuse de récupérer la plupart de ses ressortissants sous OQTF. Une énième escalade diplomatique que dénonce Sylvain Maillard, député "Ensemble pour la République" et président du groupe Renaissance de Paris. Invité de la Grande interview Europe 1-CNews ce lundi, il souhaite l'abrogation de l'accord de 1968.
La crise entre l'Algérie et la France continue. Mais jusqu'où ? Une dizaine d'influenceurs algériens résidant en France ont été arrêtés par les autorités françaises après des propos haineux, voire de l'apologie du terrorisme. Plusieurs d'entre eux étaient d'ailleurs sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) et un premier a été expulsé par la France.
Cependant, ce dernier s'est vu refuser l'accès dans son pays d'origine. De retour en France, il a pour l'instant été placé en centre de rétention administrative, au CRA du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne. "Une humiliation" selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, humiliation qui a ravivé les tensions entre les deux pays, en conflit depuis des années, notamment sur la question des visas.
Vers une fin de l'accord de 1968 avec l'Algérie ?
Pour endiguer le problème, chacun y va donc de sa proposition. Gérald Darmanin, actuel ministre de la Justice, veut revenir sur la dispense de visa dont bénéficie la nomenklatura algérienne, spécifiée dans un accord de 1968.
"Je suis d'accord avec ce qu'il a proposé : l'abrogation de l'accord de 1968. Un accord qui déroge au droit classique d'immigration en France. Je pense qu'on a passé une période et qu'il est normal d'avoir un rapport classique avec l'Algérie", estime ce lundi Sylvain Maillard, député "Ensemble pour la République" et président du groupe Renaissance de Paris, au micro de Sonia Mabrouk.
Rapport de force
"Il faut maintenant être très pragmatique avec l'Algérie [...] On est la sixième puissance mondiale en France. Les Algériens ont plus à perdre d'une rupture diplomatique avec les Français que les Français avec les Algériens", explique-t-il.
Invité de la Grande interview Europe 1-CNews, ce proche du président de la République estime qu'il n'y a pas de craintes à avoir sur les risques de communautarisation des Algériens en France, si des actions fortes sont prises par l'exécutif. "Je crois qu'il faut arrêter d'intégrer ce genre de craintes à cette polémique. Il faut juste se faire respecter et faire en sorte que nos obligations de quitter le territoire, nos OQTF, soient appliquées", conclut-il.