Jacques Attali était l'invité d'Europe 1 samedi. 0:59
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Invité d’Europe 1 samedi matin, l’économiste Jacques Attali est revenu sur la nomination de Jean Castex à Matignon et sur la composition du gouvernement, qu’il estime "sans marge de manœuvre". Il s'est également étonné de l'absence d'un ministère de l'Industrie à part entière.
INTERVIEW

"Un gouvernement de droite tout à fait conforme à l’esprit français d’aujourd’hui." Jacques Attali est revenu samedi sur Europe 1 sur la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre pour remplacer Edouard Philippe. L’économiste a notamment commenté la composition du gouvernement. "Il est à l’image de ce qu’est la France aujourd’hui : insouciante et soucieuse de son identité. Le Premier ministre Jean Castex incarne bien ce souci d’identité. L’insouciante, c’est parce que c’est un gouvernement comme les autres, sans mobilisation, sans économie de guerre, sans prise de conscience des urgences, qui aura peu d’impact sur l’histoire de France."

"D’un simple point de vue technique, ce gouvernement n’a que 18 mois, il ne travaillera que sur le budget 2021. Comme les deux mots clés de ce gouvernement sont 'identité' et 'insouciante', j’ai quelques inquiétudes", a-t-il poursuivi.

"Il y a en France une insouciance sanitaire et une insouciance industrielle"

Jacques Attali s’est également étonné de l’absence de ministère de l’Industrie à part entière, Agnès Pannier-Runacher ayant été nommée ministre déléguée. "Il y a en France une insouciance sanitaire et une insouciance industrielle. Ça se voit dans la structure gouvernementale car il n’y a pas de ministère de l’Industrie et le ministre de la Santé n'est que 12e dans l’ordre protocolaire", a-t-il regretté. 

Il est également revenu sur position "jupitérienne" occupée selon lui par Emmanuel Macron. Le président doit s'exprimer le 14 juillet lors d'un entretien télévisé avant le discours de politique générale de Jean Castex à l’Assemblée nationale, prévu le lendemain. "C’est tout à fait normal", a commenté Jacques Attali. "Le président de la République doit fixer le cadre et c’est au Premier ministre de le mettre en œuvre".