Laurent Wauquiez : "Le vrai scandale, ça n'est pas Benalla, c'est l'Élysée"

"Il y a eu un pacte du silence qui va du ministre de l'Intérieur à l'Élysée", lâche le président des Républicains.
"Il y a eu un pacte du silence qui va du ministre de l'Intérieur à l'Élysée", lâche le président des Républicains. © ROMAIN LAFABREGUE / AFP
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avec AFP , modifié à
"On cherche aujourd'hui à camoufler une affaire d'État derrière une procédure bien tardive de licenciement", a estimé Laurent Wauquiez au sujet de l'affaire Benalla.

"Le vrai scandale, ça n'est pas Benalla, c'est l'Élysée qui fait le choix de la dissimulation", a déclaré au Figaro le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, qui dénonce un "sentiment d'impunité presque infantile" chez Emmanuel Macron.

"On cherche à camoufler une affaire d'État." "Le vrai scandale, ça n'est pas Benalla, c'est l'Élysée, l'Élysée qui fait le choix de la dissimulation. Si vos confrères (du Monde, ndlr) n'avaient pas enquêté, il est évident que rien ne serait sorti", a déclaré Laurent Wauquiez, dont l'entretien a été mis en ligne vendredi.

"On cherche aujourd'hui à camoufler une affaire d'État derrière une procédure bien tardive de licenciement. Benalla rendra des comptes à la justice, mais Emmanuel Macron, lui, va devoir rendre des comptes aux Français", a jugé le président de LR.

"Une chaîne de complicité au cœur de l'État." "Il y a eu un pacte du silence qui va du ministre de l'Intérieur à l'Élysée, une chaîne de complicité mise en place au cœur de l'État. Qui était au courant ? Quand ? Pourquoi la justice n'a-t-elle pas été saisie ? Pourquoi a-t-on été jusqu'à instrumentaliser la police pour étouffer l'affaire ? De quels secrets Benalla est-il le détenteur pour avoir été ainsi protégé ?" énumère Laurent Wauquiez.

Sous la pression politique et médiatique, l'Élysée a annoncé vendredi engager la procédure de licenciement d'Alexandre Benalla, filmé frappant un manifestant et placé en garde à vue vendredi. Alexandre Benalla fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte la veille après la diffusion de la vidéo mercredi soir par Le Monde. Vincent Crase, un gendarme réserviste et agent d'accueil pour LREM qui était avec Alexandre Benalla le 1er mai, a également été placé en garde à vue vendredi.

La "parole" de Macron "est durablement discréditée". Pour Laurent Wauquiez, "c'est un désastre pour l'autorité du président; sa parole est durablement discréditée. Comment pourra-t-il encore parler d'exemplarité, comment pourra-t-il encore faire la leçon à un jeune qui l'appelle Manu ? On demande aux Français de respecter les lois, mais lui-même ne se fixe aucune règle."

"Aucun fusible ne fera oublier que tout a été piloté depuis l'Élysée. Emmanuel Macron était au courant lui-même depuis le début, comme son directeur de cabinet l'a lui-même avoué. On récompense même Benalla en lui octroyant un logement de fonction après l'affaire. Il y a aujourd'hui à l'Élysée un sentiment de favoritisme aveugle et d'impunité presque infantile", accuse le président d'Auvergne-Rhône-Alpes.

"Très tôt, j'ai eu des doutes forts sur la conception du pouvoir d'Emmanuel Macron. Cette affaire marque la fin de son discours sur la République exemplaire. Les Français comprennent que tout ceci n'était que communication et illusion", juge Laurent Wauquiez.