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L’actuel président du Conseil constitutionnel était, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, président de la COP 21 lorsque celle-ci a accouché, le 12 décembre 2015, de l’Accord de Paris. Il a regretté mardi sur Europe 1 que la crise sanitaire ait pris le pas, cinq ans après, sur la crise climatique. 
INTERVIEW

Il y a cinq ans quasiment jour pour jour - c’était le 12 décembre 2015 - la COP21 accouchait d’un historique Accord de Paris, censé, grâce à une coordination mondiale, limiter le réchauffement climatique et ses effets délétères. A la tête de ce grand rendez-vous de l’ONU, qui s’est tenu pendant plusieurs jours dans la capitale française, se trouvait Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères. Le désormais président du Conseil constitutionnel a regretté mardi sur Europe 1 que l’inquiétude climatique ait été reléguée derrière celle née de l’épidémie de coronavirus. "La mutation climatique est beaucoup plus grave que le Covid, y compris en termes de santé", a lancé l’ancien Premier ministre. 

Laurent Fabius pointe du doigt un "giga-paradoxe", selon son expression. "D’un côté, vous avez le Covid et, évidemment, la plupart des gouvernements du monde ont pris des décisions extrêmement fortes, parfois dures en matière sociale, en matière économique, en matière de liberté, pour lutter contre le Covid. Et on espère maintenant le vaccin", a-t-il souligné. "Et de l'autre, on ne fait pas, pour lutter contre la mutation climatique, le même effort que pour lutter à juste raison contre le Covid."

Des relances vertes, pas des relances brunes"

Et pourtant, s'il n'y a évidemment pas de vaccin au changement climatique, les solutions existent déjà, selon l'ancien Premier ministre. "Il n’y a pas de vaccin, d’accord, mais il y a un antidote. L’antidote s’appelle l’application intégrale de l’Accord de Paris", a-t-il asséné.

Enfin, Laurent Fabius a appelé de ses vœux les gouvernements à profiter de la crise sanitaire pour infléchir leurs politiques environnementales. "Il faut que dans les mesures de relance, qui sont prises un peu partout, ce ne soient pas des relances brunes, comme on dit, mais des relances vertes", a-t-il affirmé. "On utilise l’argent qui est mis à la fois pour lutter contre les conséquences économiques du Covid, mais aussi pour avoir une économie nouvelle."