«La France a le rôle ingrat de garde-frontière du Royaume-Uni», estime Nicolas Pouvreau-Monti
«La France a le rôle ingrat de garde-frontière du Royaume-Uni», a estimé Nicolas Pouvreau-Monti. Le directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie était l'invité de Dimitri Pavlenko lors de l'Interview actu sur Europe 1 ce mercredi 17 septembre. Cet expert a évoqué l'accord migratoire entre la France et le Royaume-Uni.
Invité de Dimitri Pavlenko lors de l'Interview actu sur Europe 1, Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, a souligné que "la France a le rôle ingrat de garde-frontière du Royaume-Uni". L'expert est revenu le dernier accord immigratoire entre les deux pays.
"La France a le rôle ingrat de garde-frontière du Royaume-Uni. Ça, c'est prévu depuis le traité de Canterbury en 1986, et depuis les accords du Touquet, surtout, en 2003. On a réussi un certain nombre de choses avec le déploiement policier. On a largement sécurisé le port de Calais. On a largement sécurisé l'entrée du tunnel sous la Manche. Mais ça fait longtemps que les migrants et notamment les réseaux de passeurs qui les accompagnent, surtout les réseaux de passeurs, cherchent d'autres voies d'entrée. Et de ce point de vue-là, la voie maritime, la voie des small-boats, c'est effectivement celle qui a le plus augmenté ces dernières années", a détaillé cet expert.
"Deux possibilités"
"En matière de réadmission, une précaution, une garantie supplémentaire serait que la France ait un droit de regard sur le profil des migrants qui nous seront renvoyés pour éviter des profils typiquement en lien avec les activités terroristes", poursuit Nicolas Pouvreau-Monti.
"Une fois qu'on a repris ces migrants en France, la question se pose de savoir ce qu'on en fait. En vérité, il y a deux possibilités soit ils remplissent les critères pour déposer une demande d'asile, et là c'est le format classique : centre d'accueil pour demandeurs d'asile, instruction, etc... Soit ça n'est pas le cas, et à ce moment-là, on leur remettra systématiquement une OQTF avec une proposition d'aide au retour volontaire. Il faut qu'ils l'acceptent, mais les éloignements aidés ont beaucoup augmenté l'an dernier, de 62%, donc c'est pas complètement impossible", a-t-il conclu .