Le discours d'Emmanuel Macron a été accueilli froidement dans plusieurs territoires, notamment la Turquie. 1:37
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Louis de Raguenel , modifié à
Après le discours d'Emmanuel Macron sur les "séparatismes", le ministère de l'Intérieur a demandé au service central du renseignement territorial de collecter les réactions des musulmans en France et à l'international. Dans sa note de conclusion, ce service fait remonter que deux points passent mal auprès des rigoristes : la limitation de l'école à domicile et la fin du détachement des imams. 
INFO EUROPE 1

Des retours mitigés. D'après une information d'Europe 1, juste après son discours sur les "séparatismes" du 2 octobre dernierEmmanuel Macron a demandé à son gouvernement de prendre le pouls des musulmans en France et dans le monde. Une tâche dont a hérité le service central du renseignement territorial (SCRT), sous la houlette du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Et selon la note de conclusion confidentielle produite par ce service à laquelle a eu accès Europe 1, deux sujets ont posé problème dans le discours du chef de l'État : la fin du détachement des imams et la "stricte limitation, notamment aux impératifs de santé" de l'instruction à domicile.

Les Frères musulmans, premiers défenseurs de l'école à domicile

Une mesure qui ne passe pas auprès des musulmans rigoristes, en particulier auprès des Frères musulmans qui apparaissent, selon le ministère de l'Intérieur, comme les premiers défenseurs de l’école à domicile. Le service central du renseignement territorial note également que l’ultra-gauche française dénonce une stigmatisation des musulmans et envisage des manifestations dans les prochaines semaines.

Un discours islamophobe pour la Turquie

À l’étranger, les retours sur le discours sont venus par l’intermédiaire des ambassades de France dans le monde arabe : en Turquie on condamne un discours islamophobe, tandis qu’en Egypte, l’imam de la mosquée Al-Azhar, dont la parole est sacrée dans le monde sunnite, parle d’un discours raciste. De son côté, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a fait savoir à l’Elysée qu’il soutenait la volonté d’Emmanuel Macron de mieux contrôler le financement du pèlerinage à la Mecque des Français musulmans.

Par ailleurs, cette note confidentielle du SCRT indique que les musulmans modérés ont globalement bien accueilli le discours d'Emmanuel Macron, tout en promettant de se montrer vigilants sur l'application de la future loi.