Éric Ciotti, président des Républicains (à gauche) et Olivier Marleix, patron des députés LR (à droite). 1:19
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Alexandre Chauveau et Guillaume Dominguez , modifié à
Dans une interview accordée au "Journal du Dimanche", Eric Ciotti, président des Républicains, Bruno Retailleau, patron du groupe au Sénat et son homologue à l'Assemblée, Olivier Marleix, ont dévoilé le contenu du plan de LR pour lutter contre l'immigration. Deux textes de loi seront présentés dans le courant de la semaine.

Les Républicains passent à l'offensive. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, le président du parti, Éric Ciotti, mais aussi le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau, et celui des députés, Olivier Marleix, ont dégainé leur plan pour lutter contre l'immigration. Et ont dévoilé le contenu des deux textes que loi que présentera le parti dans le courant de la semaine. Le premier prévoit de réformer la constitution pour permettre l'organisation de référendums, ou encore de restaurer la souveraineté du pays, vis-à-vis des traités et du droit européen en matière migratoire. Quant au second, il doit poser quatre principes pour une nouvelle politique d'immigration. À travers ces deux textes, les trois cadres du parti entendent mettre fin à une situation qu'ils considèrent comme incontrôlée. 

"Ils se positionnent aussi par rapport au Rassemblement national"

Pour Les Républicains, estime sur Europe 1 le politologue Arnaud Benedetti, il s'agit surtout de mettre sur la table leurs thèmes et d'affirmer leur position dans le jeu politique français. "Les Républicains essaie de prendre de vitesse l'exécutif sur la question de l'immigration, surtout dans un contexte où on voit que cet exécutif a été extrêmement hésitant sur cette question", analyse le spécialiste. Mais selon lui, Les Républicains courent après un autre objectif : "Ils veulent aussi montrer qu'ils sont force de proposition, notamment avec la volonté d'inscrire dans le champ du référendum la question migratoire, ce qui suppose une modification constitutionnelle". 

Car LR chercherait à couper l'herbe sous le pied de plusieurs opposants, y compris en interne. Arnaud Benedetti cite notamment Aurélien Pradié, plutôt favorable à un référendum d'initiative partagée (RIP). "Et ils se positionnent également par rapport au Rassemblement national qui a fait depuis bien longtemps de cette question migratoire, l'un des enjeux saillants de son programme et de ses propositions". 

Pourtant, "les responsables des Républicains n'avaient pas assez de mots durs contre nos propositions", s'agace au micro d'Europe 1 Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme. "C'est vraiment un énième retournement. Car à chaque fois que les républicains ont pu limiter ou diminuer l'immigration, ils ont fait le choix d'augmenter l'immigration, donc ils n'ont aucune crédibilité", assure-t-il.

Gérald Darmanin, de son côté, devrait bientôt débuter les consultations. Un numéro d'équilibriste pour négocier avec les Républicains sur la base de leurs propositions. Le tout sans perdre l'aile gauche de sa majorité.