Schiappa 2:55
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invitée de la matinale d'Europe 1, mardi matin, l'ex-secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes a fait état d'une "très légère" baisse du nombre de féminicides depuis le début de l'année, tout en appelant à la prudence dans l'interprétation des chiffres. 
INTERVIEW

Désormais ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa reste "très engagée" sur les sujets qui furent les siens pendant les premières années du quinquennat d'Emmanuel Macron. L'ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes s'est ainsi exprimée sur les violences faites aux femmes, mardi sur Europe 1, communiquant prudemment une tendance relevée depuis janvier. "Il y aurait une légère baisse du nombre de féminicides depuis le début de l'année", avance-t-elle. 

"On parle de vies de femmes, de vies humaines"

"Je dois être très prudente là-dessus", précise la ministre déléguée. "Mais habituellement, on est entre 150 et 160 (féminicides, ndlr) par an, si je compte les morts violentes dans le couple. Et là, depuis le début de l'année, il y en aurait un peu moins par rapport à l'année précédente. On serait passés d'un tous les 2,8 jours sur la fin de l'année 2019 à un tous les 2,4 jours sur le début de l'année 2020. Mais ce sont des chiffres et on parle de vies de femmes, de vies humaines."

Comment expliquer ce début de tendance ? "Je ne peux pas vous dire si c'est lié aux politiques publiques qu'on a mises en place et au réveil de toute la société contre les féminicides, ou si c'est lié au confinement" mis en place pour limiter l'épidémie de coronavirus, répond Marlène Schiappa. "Très souvent, ces féminicides surviennent au moment de la séparation. De fait, le confinement a empêché, physiquement, ces séparations", souligne-t-elle. "Néanmoins, le déconfinement n'a pas donné lieu à une vague, si je puis m'exprimer ainsi, de féminicides. Soyons très prudents, soyons au travail."

"Que 100% des plaintes" pour violences sexistes et sexuelles "soient prises"

Celle qui travaille désormais au côté du ministre de l'Intérieur rappelle que le gouvernement "engage cette année 230 millions d'euros pour la formation des policiers et des gendarmes". "Ce que je veux, c'est que toutes les femmes qui veulent déposer plainte pour des violences sexistes et sexuelles puissent le faire. Qu'elles déposent plainte contre le boulanger, contre un ministre, contre quelqu'un de connu ou contre leur voisin ou un membre de leur famille", martèle-t-elle, tout en refusant de s'exprimer directement sur l'accusation de viol pour laquelle Gérald Darmanin fait l'objet d'une enquête. "Que 100% des plaintes soient prises, que 100% des plaintes soient transmises au parquet, qu'elles soient bien qualifiées et qu'ensuite, la justice puisse passer pour protéger ces femmes", conclut Marlène Schiappa.