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Jean-Rémi Baudot, édité par Maxime Dewilder , modifié à
Le gouvernement s'est réuni mercredi en séminaire, à la suite du Conseil des ministres à l'Elysée. L'objectif : embrayer sur les chantiers à mener, au-delà de la réforme des retraites qui vampirise le débat public.

Le rendez-vous est désormais habituel. Ce mercredi, pour le gouvernement français, c'est Conseil des ministres à l'Elysée puis séminaire. L'objectif est simple : il s'agit de tracer une feuille de route pour les mois à venir et de réussir à plancher sur d'autres thématiques que l'omniprésente réforme des retraites. Cette dernière paralyse le gouvernement depuis le début du mois de décembre.

"Il n'y pas que les retraites", c'est donc le message qu'essaye de marteler le gouvernement. "Le but, c’est d’arriver à parler d’autres choses que des retraites", espère encore un conseiller. Edouard Philippe a d'ailleurs estimé, à la sortie de ce séminaire, que la grève à la RATP et à la SNCF contre la réforme des retraites était "sans issue" et "n'avait que trop duré".

Chantiers identifiés et semés d'embûches

Le planning des prochains chantiers, présenté aux ministres mercredi, est dense et les thématiques à aborder ne manquent pas. Retraites donc, forcément, mais aussi communautarisme, écologie ou hôpital. Si les chantiers semblent identifiés, ils s'annoncent semés d'embûches. Sur le communautarisme par exemple, les observateurs de la vie politique française se rappelleront des dissensions au sein même du gouvernement au sujet du port du voile dans l'espace public

Pour rappel, ce débat sur le port du voile islamique au sein de l’espace public a été remis sur le devant de la scène en octobre 2019, après le tollé provoqué par l’élu du Rassemblement national Julien Odoul qui a posté sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle on le voit, en pleine séance du Conseil régional de Bourgogne-France-Comté, demander à ce qu'une accompagnatrice scolaire retire son voile.

Les élections municipales de mars s'invitent dans le calendrier

Autre exemple : l'hôpital public. Là encore, la partie n'est pas gagnée d'avance. Preuve en est la démission massive, mardi, de 1.000 chefs de service et personnels hospitaliers pour alerter sur le manque de moyens et de matériel dont souffre l'hôpital public depuis des mois.

Dans tous les cas, un ministre confie qu'il faut "accorder nos violons sur les principales réformes en cours" tandis qu'un conseiller du président assure qu'il faut "maintenir le rythme et l'intensité des réformes". "On s'active pour poursuivre la transformation sociale du pays", dit encore ce conseiller.

Surtout, l'exécutif garde à l'esprit qu'à partir du 24 février prochain, il n'aura plus le droit de faire la moindre annonce. La raison ? Les élections municipales du mois de mars. Ce laps de temps est appelé période de réserve pré-électorale et consiste à garantir la neutralité du gouvernement dans l'élection des édiles municipaux. "Le but, confie un membre de cabinet, est de recréer une dynamique positive avant les municipales". Le planning est dense, le timing serré.