Horizons : la stratégie de l’émancipation pour le parti d'Edouard Philippe ?
Alors qu’Edouard Philippe fait toujours la course en tête des sondages de popularité chez les Français, plusieurs personnalités au sein de son parti, Horizons, font part de leur désir d’émancipation à l’égard de la macronie. Dans leur viseur : la présidentielle de 2027 et la volonté de présenter une offre qui dépasse le simple bilan d’Emmanuel Macron.
"On a du mal à faire entendre une autre voix." Le constat, empreint de frustration, est lâché par un élu important d’Horizons. La formation d’Edouard Philippe a en effet voté à 94% les textes présentés par le gouvernement . Une stratégie en apparence logique, le parti étant membre de la majorité, mais qui pose question en interne. "Il faudra à un moment donné présenter une autre offre" plaide un cadre, qui déplore le manque de propositions d’Horizons sur des thèmes majeurs comme l’éducation ou la santé. "Aujourd’hui, notre programme tient autour d’un seul homme, mais qui peut donner la définition exacte du Philippisme ?" s’interroge ainsi cet élu d’une grande ville.
>> LIRE AUSSI - Retraites : face au gouvernement, le groupe Liot n'en démord pas pour faire abroger le texte de loi
Les sénatoriales : prochain test pour la majorité
Edouard Philippe lui, poursuit sa tournée des sous-préfectures, à l’écart des radars médiatiques. "Il est dans une phase d’enracinement et de préparation pour être mûr quand il le faudra" confirme l’un de ses proches. Et s’émanciper de la majorité ne semble pas, à ce stade, à l’ordre du jour. "Cela ne l’empêche pas d’avoir sa propre identité", résume-t-on dans l’entourage du maire du Havre.
Il n’empêche, les élections sénatoriales en septembre auront valeur de test, car Horizons compte bien investir le maximum de candidats. Fort d’un grand nombre d’élus locaux, certains plaident en interne pour imposer leurs candidats, quitte à aller au bras de fer avec Renaissance. L’enjeu, c’est de multiplier le nombre d’élus à l’échelle nationale pour peser sur l’avenir du pays. "Il ne faudrait pas qu’on devienne une AMF bis" déplore l’édile d’une grande ville, pour qui Horizons doit davantage être à l’initiative, et ne doit pas se limiter à un simple regroupement de maires.