Emmanuel Macron était jeudi en déplacement à Nantes, où il a annoncé notamment un renforcement des aides pour les jeunes les plus modestes dans l'accès à l'ENA. 1:36
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Jean-Rémi Baudot, édité par Gaétan Supertino
Emmanuel Macron, venu à Nantes défendre la promotion de l'égalité des chances dans la haute fonction publique, a présenté la nouvelle voie "Talents" réservée à des jeunes d'origines modestes ou des quartiers défavorisés. Ils disposeront de quelques places à l'ENA et dans quatre autres écoles de hauts fonctionnaires.

Il faut bâtir de nouveaux modèles. Voilà ce qu'a promis Emmanuel Macron, jeudi matin, en déplacement à Nantes. L'objectif très concret du chef de l'Etat est d'aider les jeunes issus des milieux modestes à devenir fonctionnaires ou hauts fonctionnaires. Pour cela, le président de la République a confirmé la création, par exemple, de 1.000 places supplémentaires de prépa pour les futurs agents publics. Ces jeunes recevront une bourse de 4.000 euros et auront la possibilité d'accéder ensuite aux grandes écoles de l'administration sur des quotas dédiés. Les promos de l'ENA vont, par exemple, être augmentés de six places réservées à ces jeunes.

Le chef de l'Etat, accompagné de la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, est arrivé vers 11 heures à l'Institut régional d'administration (IRA) de Nantes, pour un échange avec des élèves fonctionnaires, des élèves de classe préparatoire intégrée à l'IRA, ainsi que des lycéens.

Macron veut "casser l'autocensure" en bâtissant des "modèles"

"Vous avez un rôle très important, parce que [l'égalité des chances] ça ne marche que par des modèles. La meilleure manière, au-delà de la transparence, de casser l'autocensure, c'est de bâtir des modèles", a déclaré Emmanuel Macron. "L'idée, c'est de dire qu'en faisant réussir certaines et certains, on montre à d'autres, qui sont dans leur famille, qui viennent de leur quartier, qu'ils peuvent se projeter parce qu'ils peuvent suivre le même pas. L'immense travail qui est le nôtre collectivement, c'est de réussir à redonner ce que certains appellent 'l'égalité des chances', mais qui, au fond, est celle de la promesse républicaine. Qu'aucun jeune ne puisse être condamné à se dire 'ceci n'est pas pour moi'", a poursuivi le président de la République.

Un enjeu (aussi) politique pour Emmanuel Macron

"La nation se désagrège s'il n'y a pas d'égalité des chances", a encore dit Emmanuel Macron. Pour lui, l'enjeu est de rajouter une brique dans son édifice de lutte contre les inégalités. "Une nécessité pour notre pays", selon l'Élysée. Une nécessité aussi pour Emmanuel Macron, qui n'a pas toujours réussi à convaincre depuis 2017 que l'égalité des chances était toujours au cœur de son projet politique.

Vendredi, le chef de l'État poursuivra d'ailleurs son agenda "égalité des chances" en donnant le coup d'envoi de la plateforme "Anti Discrimination" qu'il a annoncée en décembre, qui permettra de signaler des cas de discrimination par internet et par téléphone, au 3928. Gérée par la Défenseure des droits et des associations, elle comprendra une dizaine de juristes spécialisés.