Fin de vie : Macron, favorable au texte, évoque un «référendum» s'il était «enlisé» au Parlement
Ce mardi soir dans l'émission spéciale "Emmanuel Macron - Les défis de la France", le président de la République a annoncé que si la proposition de loi sur la fin de vie devait être "enlisée" au Parlement, "le référendum peut être une voie pour débloquer et permettre aux Français de s'exprimer". Le texte est en cours d'examen à l'Assemblée nationale.
Emmanuel Macron a indiqué mardi que si la proposition de loi sur la fin de vie, en cours d'examen à l'Assemblée, devait être "enlisée", "à ce moment-là, le référendum peut être une voie pour débloquer et permettre aux Français de s'exprimer".
"Texte d'équilibre"
"Je ne le ferai que si c'était bloqué. Je pense que d'abord, il y a le travail du Parlement et j'espère qu'il y aura un cheminement respectueux et équilibré qui se fera dans les jours, les semaines et les mois qui viennent", a ajouté le président de la République.
Il s'est dit favorable à une loi "d'humanité, de fraternité" permettant une aide active à mourir "dans les cas qui ont été prévus, par un travail formidable fait par la Convention citoyenne pendant des mois, puis des ministres successifs", défendant un "texte d'équilibre".
Le chef de l'État répondait à une interpellation de Charles Biétry, atteint de maladie de Charcot, à travers une courte vidéo où la question du journaliste sportif a été lue par une voix de synthèse.
"Ma vie a été très belle. Je voudrais bien que ma mort le soit aussi sans les souffrances qu'on m'annonce atroces, sans que ceux que j'aime restent des semaines auprès d'un corps inerte, sans qu'on vienne me priver de mon dernier espace de liberté, le choix de ma fin de vie", a témoigné Charles Biétry, 81 ans.
Un texte qui divise au sein du gouvernement
"Je pense qu'il faut faire évoluer notre droit en étant très respectueux de tous les débats, de toutes les convictions, mais en étant conscient de ce que nous devons à nos compatriotes qui vivent ce que vit Charles Biétry", a souligné Emmanuel Macron.
Trancher le sujet par référendum pourrait être une possibilité en cas d'"enlisement", mais il le ferait "avec beaucoup de précaution", a-t-il précisé. Ces déclarations marquent une évolution avec ses propos en 2022, quand il estimait que "constitutionnellement, la fin de vie n'est pas un sujet de référendum".
Après s'être engagé à confier une réflexion à une convention citoyenne, Emmanuel Macron avait dévoilé en mars 2024 les grandes lignes d'un projet de loi, dont l'examen avait été interrompu par la dissolution. Soumis à une forte pression des députés, François Bayrou a remis l'ouvrage sur le métier, scindant le texte initial en deux textes, examinés depuis lundi à l'Assemblée nationale. Un vote solennel pour chacune est prévu le 27 mai.
Le texte sur l'aide à mourir divise jusqu'au sein du gouvernement, avec notamment l'opposition exprimée ce week-end par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a dénoncé un texte de "renoncement" et d'"abandon".