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Fin de vie : les députés votent pour la création du «droit à l'aide à mourir» et commencent à débattre des conditions d'accès

Jacques Serais - Mis à jour le . 1 min

Après le texte sur les soins palliatifs, la proposition de loi sur l’aide à mourir est arrivée samedi à l’Assemblée nationale. Une première étape a été franchie avec la création "d’un droit à l’aide à mourir" samedi soir dans un hémicycle dégarni. Ce lundi matin, les députés commenceront à débattre du fameux article 4 de cette proposition de loi.

C'est une semaine décisive qui s’ouvre à l’Assemblée nationale. Dépassant les clivages politiques, la proposition de loi sur l'aide à mourir promet d'être âprement débattue ce lundi, notamment au sujet de la question des critères d'accès. Quelque 2.000 amendements doivent être étudiés.

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Vendredi soir, les députés ont multiplié les prises de paroles empreintes de gravité, lors de discussions respectueuses, selon le souhait exprimé par beaucoup. Ils ont notamment débattu des termes employés, certains fustigeant que les mots "euthanasie" ou "suicide assisté" ne figurent pas dans le texte. Samedi, les députés ont adopté, en première lecture, par 75 voix pour et 41 contre, l'article 2 de la proposition de loi relative au droit à l'aide à mourir.

Des questions en suspens

Le débat s’annonce particulièrement intense ce lundi sur des termes médicaux. La proposition de loi prévoit que toute personne majeure souffrant d’une "affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, engageant le pronostic vital, en phase avancée ou terminale" pourrait en faire la demande.

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Cependant, les repères sont flous. À quel moment une maladie est-elle dite "en phase avancée" ? À partir de quand peut-on parler d’irréversibilité ? Les députés vont se poser ces questions dans l’hémicycle tandis que le monde médical lui-même n’a pas de réponse unanime.

Autre cas de conscience, le texte impose que la demande émane d’une volonté "libre et éclairée". Mais comment s’assurer que cette volonté soit véritablement libre, dans un contexte où l’isolement, la pression morale – voire financière – peuvent peser lourd ? Les députés trancheront, avec ce risque de franchir une ligne rouge, celle où la société ne protège plus la vie jusqu'au bout.