Nouvelle-Calédonie 1:19
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Caroline Baudry (depuis Nouméa), édité par Mélanie Faure
À quelques heures du vote pour le référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, les habitants s'apprêtent à choisir entre le "oui" et le "non". Dans la petite commune de Farino, à deux heures de Nouméa, ils sont nombreux à vouloir conserver leurs liens avec la France.
REPORTAGE

Dimanche 12 décembre marque un tournant dans l'Histoire de la Nouvelle-Calédonie. Le troisième référendum sur l'indépendance de l'archipel se tiendra demain. Au total, 185.004 électeurs calédoniens, figurant sur une liste électorale spéciale, sont appelés pour la troisième et dernière fois à répondre à la question : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?".

Farino est la plus petite commune de l'archipel, isolée entre les montagnes. Ici il n’y a pas d’école. Le maire Régis Roustan a transformé la mairie en bureau de vote : deux isoloirs, une décoration bleu-blanc-rouge et un portrait d’Emmanuel Macron dans un cadre bleu ciel. "On est 596 électeurs. Et il y aura moins de 'Oui' qu’ailleurs. Farino est une commune particulière, elle n’a pas de tribu."

"Je veux rester française"

Pas de tribus, à majorité kanak et indépendantiste. Ici, beaucoup sont des descendants de bagnards. Ces Français, condamnés à l’exil au 19e siècle. Environ 90% des habitants ont rejeté l’indépendance lors des deux derniers référendums. Christine vit ici depuis 40 ans. Garée à l’ombre d’un grand arbre aux fleurs rouges sur le parking de la mairie, elle reviendra demain, mettre un bulletin dans l’urne.

 "C’est très important, parce que je veux rester française", plaide-t-elle. "Je suis d’origine européenne, métis kanak, et fière d’être française ! C’est un énorme pays, et je sais que sans la France on est rien ! La cuisine, l’art… j’en ai des frissons".

Elle espère que l’ambiance reste calme sur la route principale à l’annonce des résultats. Lundi, elle a rendez-vous à Nouméa… à 2 heures de sa petite commune.