Les Néo-Calédoniens vont devoir voter pour savoir s'ils souhaitent rester sous le giron français 1:42
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Caroline Baudry , modifié à
A deux jours du référendum d'autodétermination, la tendance est à une victoire des partisans de la souveraineté française sur l'archipel, pour la troisième fois consécutive. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, est arrivé vendredi en Nouvelle-Calédonie, alors que s’y déroule dimanche le troisième et dernier référendum sur l’indépendance de l’archipel français.

Horizon bleu blanc rouge pour la Nouvelle-Calédonie. A deux jours du référendum d'autodétermination, il y a peu de chances que l'archipel sorte du giron français. D'autant que les indépendantistes refusent toujours de participer au scrutin et appellent au boycott. Il faut quand même rappeler que les deux précédents référendums ont confirmé l'attachement de la Nouvelle-Calédonie à la France, et son maintien dans la République. A l’annonce de la visite de Sébastien Lecornu, la coalition indépendantiste a publié un communiqué cinglant sur les réseaux sociaux, qualifiant la visite d’« ultime provocation ».

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PHOTO CAROLINE BAUDRY / Europe 1

La tendance est à la victoire des partisans

Ils souhaitent reporter le référendum à cause de l'épidémie de Covid-19. Pas un argument, ni pour le Conseil d'Etat, qui rejette la demande, ni pour le ministre. Sa présence est alors malvenue, selon Pierre-Chanel Tutugoro, membre de la coalition indépendantiste. "Je pense qu'il a perdu l'occasion de rester chez lui en France. C'est du mépris, pour ne pas dire des mots encore plus forts, dans la manière dont les choses ont été ramenées. Nous écarter, nous, peuple colonisé d'une consultation qui doit décider de l'avenir de notre pays. Peut-être qu'ils trouveront des interlocuteurs à travers les autres groupes politiques. En tout cas, pour ce qui nous concerne, nous, on ne voit pas de quoi on va discuter aujourd'hui".

La coalition s’oppose à toute rencontre ici avec le ministre. Lundi s’ouvre pourtant une période de transition. Dix-huit mois pour écrire l’avenir de cet archipel, quel que soit le résultat du vote. Sonia Backès, l’une des porte-parole des pro-France, salue la présence du ministre. « Je pense que la place du ministre est ici. Je ne vois pas comment on peut reprocher à un ministre de s’impliquer autant que ce qu’il s’implique. Il a suivi de près le processus depuis le départ, depuis qu’il a été nommé. Ça a du sens qu’il soit là le soir du résultat, le lendemain, pour voir les uns les autres et voir comment la population réagit à tout cela. »

Un appel au calme

A moins de deux jours du scrutin, les 2.000 gendarmes et policiers en renfort se montrent partout. Des véhicules blindés sont postés le long de la route principale. Ils maillent le territoire de 500 km de long, pour anticiper d’éventuels débordements. Dès vendredi midi, il n’est plus possible d’acheter de l’alcool, de carburant à emporter, et des pétards ou feux d’artifice. La classe politique réitère les appels au calme, respectés aujourd’hui. A Nouméa, seules des banderoles sont déployées pacifiquement chaque matin, par quelques militants indépendantistes. Sur les ronds-points ou le long des routes, les messages appellent à choisir l’abstention dimanche.

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PHOTO CAROLINE BAUDRY / Europe 1