Emmanuel Macron est allé à la rencontre d'enfants maltraités dans l'Aisne

Emmanuel Macron n'avait pas indiqué ce déplacement à son agenda. (image d'archives)
Emmanuel Macron n'avait pas indiqué ce déplacement à son agenda. (image d'archives) © AFP
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avec AFP , modifié à
Le président a échangé jeudi avec des enfants maltraités placés dans un "village" d'Action enfance, dans l'Aisne, où il a été notamment interpellé par un jeune de six ans sur les "gilets jaunes".

Emmanuel Macron a visité jeudi un centre accueillant des enfants victimes de maltraitance à Soissons, dans l'Aisne, en vue de la présentation de la "stratégie de protection de l'enfance" prévue début 2019. Au cours de cette visite, qui n'était pas annoncée dans son agenda, le chef de l'Etat a passé plus de deux heures à rencontrer le personnel et des enfants du "village" de la fondation "Action enfance" qui accueille 60 jeunes de 3 à 17 ans dans huit maisons à la périphérie de Soissons.

Un enfant tué tous les cinq jours par son parent. Il a indiqué qu'il prendrait des décisions en "début d'année prochaine" pour "restructurer profondément" la protection de l'enfance. "Il y a un travail formidable qui est fait (...) mais on peut faire beaucoup mieux", a-t-il ajouté. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de ce dossier, avait fixé en novembre l'objectif que tous les mineurs pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) puissent avoir un "parcours coordonné et pris en charge à 100%", y compris pour les consultations auprès d'un pédopsychiatre ou d'un psychologue. Est également prévue une "grande réforme" de la Protection maternelle et infantile (PMI).

Il s'agit en outre d'accentuer la prise de conscience des Français alors qu'un enfant est tué tous les cinq jours par l'un de ses parents, dont la moitié avant son premier anniversaire. Un total de 341.000 mineurs faisaient l'objet d'au moins une mesure de protection de l'enfance fin 2017 en France, en hausse de 4,2% en un an, selon les derniers chiffres officiels. Plus de la moitié (52%) étaient placés.

Macron veut multiplier les déplacements. Au cours de la visite, Emmanuel Macron a été interrogé par un enfant de six ans qui l'a tutoyé en lui disant, en faisant allusion aux "gilets jaunes" : "Tu sais, les gens ne sont pas contents sur l'essence". "Justement, on ne va pas la faire, la hausse des prix (...) On ne peut pas régler tous les problèmes d'un coup de baguette magique. Il faut les régler les uns après les autres", a-t-il répondu. A l'issue de cette visite sans caméra, Emmanuel Macron a rejeté l'idée qu'il se déplaçait "à la sauvette", insistant sur le besoin de rencontrer des gens sans délégation importante. "Je vais multiplier les déplacements en début d'année", a-t-il ajouté, confirmant qu'il allait rencontrer des maires comme il l'avait annoncé dans son allocution télévisée du 10 décembre.