Divisés en interne, les Républicains optent pour un soutien sans participation au gouvernement de Sébastien Lecornu
Au lendemain de la nouvelle nomination de Sébastien Lecornu, le parti des Républicains a acté ne pas prendre part au prochain gouvernement. Mais la décision n'a pas plu en interne, notamment aux députés menacés en cas de dissolution, qui estiment que rejoindre le socle commun serait une action responsabilité.
La ligne à suivre manque de clarté du côté des Républicains. Après l'entretien avec Emmanuel Macron, Bruno Retailleau a appelé ses partisans à ne pas entrer au gouvernement, tout en affichant un soutien texte par texte. Pour le ministre de l'Intérieur démissionnaire, la confiance et les conditions ne sont pas réunies.
Une ligne rouge, la réforme des retraites
Le président des LR, qui actait hier la mort du socle commun, souhaite éviter une dissolution dans le macronisme et fixe, comme ligne rouge, la suspension de la réforme des retraites.
"Nous ne serons jamais un facteur de désordre ou d'instabilité. Nous ne serons pas du côté des artisans du chaos", a souligné Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains.
"Néanmoins, nous ne pouvons pas porter en notre nom une politique qui viendrait céder à la gauche toutes ses idées délirantes qui peuvent conduire le pays dans une situation financière encore plus préoccupante que celle que l'on connaît aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Des accrochages au bureau politique du parti
Toujours est-il que cette décision révolte la majorité des députés LR. "On ne laissera pas passer la tempête", dit un élu qui évoque plusieurs accrochages lors du bureau politique du parti ce matin.
Il faut dire que la plupart d'entre eux se prononcent non seulement pour un soutien et pour une participation au gouvernement, mais se disent également ouverts à une suspension de la réforme des retraites. Et pour cause, "on ne peut pas risquer une nouvelle censure suivie d'une dissolution", reconnaît un élu, pour qui rejoindre le gouvernement serait "agir en responsabilité".
Pour tenter de trouver un cap unique, le parti demande désormais à ses militants de se prononcer sur la marche à suivre par un vote dans les heures qui viennent.