Distribution de drapeaux palestiniens à Corbeil-Essonnes : le maire accusé de «clientélisme»
Après la proposition d'Olivier Faure qui appelle à faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies, le maire divers gauche de Corbeil-Essonnes, Bruno Piriou, souhaite distribuer 1.000 drapeaux palestiniens à ses concitoyens. Une opération jugée électoraliste par l'opposition et une partie des habitants.
Selon un sondage IFOP pour le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), 78% des Français sont opposés à la reconnaissance d'un État palestinien. Pourtant les élus de gauche s'en frottent les mains.
Dimanche, le patron des socialistes, Olivier Faure, avait appelé à faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies pour célébrer cette reconnaissance, ce qu'a fait le maire divers gauche de Corbeil-Essonnes. Il a même prévu de distribuer 1.000 drapeaux palestiniens à ses concitoyens, les encourageant à les accrocher à leurs fenêtres. Opération jugée électoraliste par une partie des habitants.
Un "fond de commerce électoral" ?
Au fronton de la mairie, un drapeau palestinien flotte aux côtés de l'étendard français et cette affiche : 1.000 drapeaux pour la Palestine en solidarité avec les populations de Gaza. Le ton est donné mais ne plaît pas. "Pourquoi les Palestiniens ? Pourquoi pas d'autres causes ? Pourquoi pas un drapeau de l'Ukraine ? Un drapeau d'Israël ? Si j'ai un drapeau, je ne le mettrai pas à ma fenêtre", assure Laurence, 61 ans.
Même chose pour Stéphanie : "Je pense que ce n'est pas le rôle du maire. Je pense qu'il se doit de rester neutre. Ici, il y a des habitants de toute nationalité. Chacun a son opinion et ça peut choquer certaines personnes". À Corbeil-Essonnes, de nombreux habitants sont issus de l'immigration et soutiennent l'initiative. Mais pour Samira Ketfi, cheffe de file de l'opposition, le maire n'est qu'un agitateur aux arrières-pensées politiciennes.
"Monsieur le maire est très virulent sur cette question, puisque c'est un fond de commerce électoral qu'il n'hésite pas à mettre en avant à chaque prise de parole. Et aujourd'hui, Monsieur Bruno Piriou, comme Monsieur Jean-Luc Mélenchon, fait du clientélisme électoral", assure-t-elle. Et tous se posent cette question : l'argent public n'aurait-il pas été mieux investi ailleurs ?