Un conseil de défense sur le coronavirus et le confinement s'est tenu mercredi, à la veille des annonces de Jean Castex 1:40
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Louis de Raguenel et Gaétan Supertino , modifié à
Couvre-feu, prolongement, durcissement ou allégement du déconfinement... A quelques heures de la conférence de presse du gouvernement, l'incertitude règne toujours. Les derniers arbitrages devaient être rendus ce mercredi soir. Mais les discussions se prolongent de manière inédite. Un leïtmotiv revient en boucle : "Peu importent les mesures, il faut limiter les brassages, les flux et les interactions".

Sera-t-on déconfiné à Noël ? Jean Castex s'exprimera à 18h pour détailler les modalités de la futures stratégie du gouvernement face au coronavirus. Et pour l'heure, de nombreux points d'ombre subsistent : une incertitude pour le moins inédite s'est emparée de l'exécutif, à quelques heures seulement de la conférence de presse.

Selon nos informations, le Premier ministre et Emmanuel Macron se sont entretenus ce mercredi soir pour de derniers arbitrages. Mais en réalité, ces derniers ne sont toujours pas rendus. Et Emmanuel Macron gagne du temps et attend les derniers chiffres de l’épidémie pour décider.

Des échanges interminables, Noël sauvé ? 

Quelques pistes sont bien sur la table, comme la mise en place d'un couvre-feu de 20 heures à 6 heures ou la fermeture des théâtres et des cinémas jusqu'au 20 janvier. Mais rien n'est acté, et surtout pas la date officielle du déconfinement. 

Des échanges interminables au sein du gouvernement ont débuté mercredi matin au conseil de défense. Ils se sont poursuivis dans la nuit, sans décisions, alors qu’un arbitrage était prévu à 18 heures.

En réalité, toutes les options sont encore sur la table : poursuite du confinement sine die, décalage du déconfinement, mise en place du couvre-feu. La question des professionnels de la culture n’est pas le sujet prioritaire face au risque sanitaire. Et le 31 décembre semble clairement menacé (mais pas Noël).

Pas de restriction par région, une quasi certitude 

Il y a tout de même une quasi certitude : il n’y aura pas de restriction par région ou par département, car cela signifierait que certains Français pourraient fêter Noël en famille et d’autres pas. Les contrôles  de police devraient aussi être renforcés, principalement dans les grands magasins.

Selon plusieurs sources au gouvernement, la date de ce jeudi pour faire des annonces tombe vraiment mal, car Emmanuel Macron va être obligé d’annoncer des mesures, sans avoir toutes les cartes en main.

Le gouvernement semble privilégier un durcissement des mesures (ou un allongement des mesures actuelles), quitte à desserrer l’étau si les données sanitaires évoluent positivement. Il parait, en effet, inimaginable de faire l’inverse.

Ambiance tendue et pesante 

La question de l’acceptation sociale est bien sûr au cœur des débats internes entre les défenseurs du déconfinement, pour qui Emmanuel Macron peut jouer son quinquennat s’il "flingue" le Noël des Français et l’autre ligne (sanitaire), qui met en avant la nécessité de resserrer l’étau strictement maintenant, pour espérer un nouveau miracle de Noël. D’autres, enfin, attestent qu’on est bien au début de la troisième vague et qu’elle survient plus tôt que prévu.

En résumé, l'ambiance est très tendue et pesante au sein du gouvernement, plus que par le passé. Plusieurs ministre confient que le gouvernement est "essoré" psychologiquement par les polémiques et la multitude des fronts. Mais aussi frappé par une profonde lassitude du combat face à la pandémie qui "semble survivre à presque tout".