Le Pen débat 2:31
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Arthur de Laborde, édité par Laura Laplaud
Un duel cordial, mais ferme. Pendant près de trois heures de débat, Marine Le Pen a montré davantage de sérénité qu'il y a cinq ans lors du débat face à Emmanuel Macron. La candidate du Rassemblement national a défendu ses positions face à un président à l'offensive. Marine Le Pen a été plutôt convaincante sur des thèmes sur lesquels elle n’était pas forcément attendue.

C'est un débat où Marine Le Pen a pris l'avantage sur les questions économiques. Mercredi soir, pendant près de trois heures, la candidate du Rassemblement national a débattu sur de nombreuses questions comme le pouvoir d'achat, la laïcité ou la guerre en Ukraine avec le président sortant Emmanuel Macron en vue du second tour de l'élection présidentielle. On a vu une Marine Le Pen percutante pour critiquer le bilan économique du quinquennat de son adversaire. "Il y a 400.000 pauvres supplémentaires, c'est votre résultat", a-t-elle estimé.

"Le Mozart de la finance"

Avant de pointer du doigt le record absolu de 85 milliards de déficit de la balance commerciale et la faible augmentation de la productivité et de lancer : "Le Mozart de la finance a un bilan économique très mauvais et un bilan social encore pire." Marine Le Pen a ensuite reproché au président sortant de n’avoir en réalité pas fait baisser le chômage, si les catégories B et C étaient prises en compte. 

Pour conclure, elle a invité Emmanuel Macron à la modestie, soulignant qu’il était le président qui a "créé 600 milliards d’euros de dette supplémentaire en cinq ans, dont deux tiers qui n'ont rien à voir avec le Covid-19". Des chiffres exacts. L’Insee a effectivement relevé une hausse de la dette publique précisément de 616 milliards d’euros en quatre ans.

Comme l'a souligné la députée du Pas-de-Calais, la Cour des comptes a bien évalué la "dette Covid" de l'État à "seulement" 165 milliards d'euros sur ces 616 milliards, soit près d'un tiers de cette dette.

La gestion du Covid-19 en ligne de mire 

Globalement, sur le thème de la santé, elle s’est montrée à l’aise en utilisant un registre compassionnel pour exhumer l’image de dureté parfois renvoyée par l’exécutif durant la crise du Covid-19.

Jugeant insuffisants les investissements consentis dans le cadre du Ségur de la santé, notamment pour revaloriser les salaires des soignants, la candidate du RN a promis d’améliorer les conditions de travail à l’hôpital public en injectant 20 milliards d’euros sur cinq ans. Dans le détail, dix milliards pour des hausses de salaires, et dix milliards dans le matériel.

Marine Le Pen s’est par ailleurs indignée du licenciement de "15.000 soignants parce qu’ils n’étaient pas vaccinés contre le Covid". Un chiffre exact, mais quelque peu imprécis puisque les soignants en question n’ont pas été licenciés, leurs contrats ont été suspendus.

Enfin, sur les Ehpad, elle souhaite à la fois renforcer les contrôles et augmenter les effectifs. Elle prévoit ainsi d’imposer un nombre de personnels minimum par rapport aux nombres de résidents et plaide aussi pour qu’un médecin coordinateur soit affecté à chaque établissement et qu’une infirmière soit présente 24 heures sur 24.