Crise des sous-marins : Macron aura un "échange de clarification" avec Biden

Emmanuel Macron et Joe Biden vont échanger par téléphone pour évoquer la crise des sous-marins (Archives).
Emmanuel Macron et Joe Biden vont échanger par téléphone pour évoquer la crise des sous-marins (Archives). © Olivier Matthys / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
La conversation téléphonique entre Emmanuel Macron et Joe Biden en pleine crise autour du contrat de sous-marins rompu par l'Australie sera "un échange de clarification", pas de "réconciliation", a prévenu mardi Stéphane Séjourné, conseiller politique du président français.

Emmanuel Macron veut faire toute la lumière sur l'annulation de l'achat de sous-marins par l'Australie, en faveur des États-Unis. "Dans les jours qui viennent, avant la fin de la semaine", le président de la République aura un échange téléphonique "de clarification", et non de "réconciliation" avec le président des États-Unis Joe Biden, a prévenu Stéphane Séjourné, conseiller politique du chef de l'État, à propos du "contrat du siècle". "Il y a eu un problème sur le fond et la forme", a-t-il indiqué sur France Inter.

Sur la forme d'abord, le député européen de LREM a évoqué "la manière dont a été rompu ce contrat (entre la France et l'Australie, NDLR) qui pose des interrogations, y compris sur la conception-même d'être un allié des Américains". Sur le fond, "derrière ce changement de pied australien, il y a évidemment des divergences sur la stratégie indo-pacifique", a-t-il ajouté.

La France "a tout son mot à dire" dans la région indo-pacifique

Avec ses territoires d'Outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie, la France "a tout son mot à dire" dans la région et se situe dans une logique d'"apaisement", tandis que "les États-Unis sont plutôt dans une confrontation avec la Chine" et "rentrent par le contrat australien dans le jeu beaucoup plus fortement, ce qui va irriter énormément la Chine et va tendre la région", a détaillé Stéphane Séjourné.

Notant également que "la France n'a pas reçu une demande de résiliation écrite comme les clauses du contrat le stipulent", il a estimé qu'"il y aura sûrement des compensations au contrat", ainsi que "des compensations diplomatiques". Il a par ailleurs jugé que "la réponse politique peut être européenne" et commence à se construire avec l'introduction par Paris du "concept d'autonomie stratégique en Europe" dont "personne ne voulait entendre parler" mais qui est "repris par toutes les capitales européennes en ce moment".

Des objectifs de "défense commune" en Europe

Ensuite, le sommet dédié organisé par la France pendant sa présidence de l'Union européenne au premier semestre 2022 "sera l'occasion de mettre d'accord un certain nombre d'Européens sur les objectifs de défense commune", a-t-il estimé. Évoquant les premiers mois de l'administration Biden, Stéphane Séjourné a appelé à "ne pas être dupes" : "On peut avoir un alignement idéologique" avec elle, mais "on a des éléments stratégiques qui divergent et ça nous saute aux yeux avec ce contrat", comme avec le dossier afghan.

L'Allemagne dénonce le comportement "irritant" de Washington

Le comportement des États-Unis dans l'affaire des sous-marins qui l'oppose à la France est "irritant et décevant", a déclaré mardi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. "Je peux comprendre la colère de nos amis français", "ce qui a été décidé, et la manière dont cela a été décidé, est irritant et décevant, pas seulement pour la France", a-t-il dit à des journalistes à New York.